Après plusieurs inondations catastrophiques ces dernières années, la commune de Biot, dans les Alpes-Maritimes, a pris une décision radicale : racheter un lotissement, situé le long de la Brague, pour le raser.
En traversant Biot, dans les Alpes-Maritimes, le cours de la Brague fait un brusque virage. Ce méandre ne doit rien à la nature. Dans le lit originel de la rivière, comblé par des remblais, un quartier entier a été construit à la fin des années 1990 : le hameau de la Brague.
Tout ce hameau doit disparaître : les cinq maisons déjà rachetées par l'État grâce au fonds Barnier, et les 18 autres, qui vont être acquises par la communauté d'agglomération Sophia Antipolis.
Synthèse relative au Fonds Barnier
Dans le cadre de ce fonds qui date de 1995, les propriétaires peuvent saisir la commune en vue d'une acquisition amiable de leurs biens, la commune étant alors, une fois le dossier instruit par l'Etat, subventionnée pour cette acquisition et pour la démolition ou la condamnation des biens.
13 millions d'euros pour indemniser et reconstruire
Parmi les bâtiments promis à la destruction, la maison de Claude et Charlotte Soulier, durement éprouvée par les inondations du 3 octobre 2015.
"1,75 m d'eau dans la maison, nous avons tout perdu", se rappellent-ils.
Ça fait quatre ans que nous vivons avec la peur au ventre."
La ténacité des élus locaux et de la maire Guilaine Debras semble avoir payé. Une enveloppe de 13 millions d'euros a été débloquée pour indemniser les propriétaires et rendre au site son aspect naturel.
3 sujets majeurs sur la renaturation de la Brague
— Guilaine Debras (@Guilaine_Debras) October 30, 2019
- l'achat de terrains par le Conservatoire du Littoral,
- le rachat du Hameau de la Brague,
- la modification des buses de l'A8,
Suite en décembre au Ministère pour la labellisation du PAPI et l'obtention des financements. https://t.co/NJCU8g84KN
La maire de Biot, Guilaine Debras, élue un an et demi avant cet événement climatique exceptionnel avait été mise en examen en mars 2017 pour "homicide involontaire par violation manifestement délibérée d'une obligation de sécurité ou de prudence".
Bientôt, la Brague retrouvera son lit naturel, avec une rive aménagée pour les promeneurs.