L'hôpital d'Antibes met en place 30 mesures pour lutter contre les incivilités envers son personnel

Devant la montée en puissance d’actes de violence au sein de l’hôpital d’Antibes dans les Alpes-Maritimes, une politique de tolérance zéro a été instaurée. 30 mesures pour lutter contre les incivilités sont mises en place.

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A l'hôpital d'Antibes dans les Alpes-Maritimes, on déplore depuis le mois de juillet face à une montée des incivilités et de la violence.

Il s'agit d'actes isolés mais qui sont de plus en plus fréquents. Agressions verbales, parfois même physiques. De quoi créer un climat d’insécurité pour les soignants et les patients au sein de l’hôpital d’Antibes.

Le dernier en date remonte à quelques jours. Lors de la semaine du 20 septembre, une infirmière a été violemment prise à partie et s’est mis en arrêt maladie pendant 8 jours.

L'été a aussi été marqué par des insultes xénophobes, à des crachats... C’est en partie pour cette raison que la politique "tolérance zéro" a été instaurée.

La multiplication d’actes d’incivilité appelait à une riposte de notre part. Pour moi, l’hôpital est souvent le reflet des tensions dans la société. Dans le sanctuaire que doit être un hôpital, la violence n’a pas sa place.

Bastien Ripert-Teilard, Directeur du Groupe Hospitalier Sophia-Antipolis-Vallée du Var.

30 mesures drastiques

Pour que l’hôpital retrouve sa sérénité, la direction vient de prendre des mesures :

►Restriction du nombre de visiteurs

Dans un premier temps, les visites seront restreintes. C’est pour ne plus voir trop de monde errer dans les couloirs que les horaires de visite ont été resserrés et réduites à 30 minutes par patient.

Dans les services de soins, un visiteur par patient sera autorisé (dans le cas d’un mineur, un seul parent pourra donc le visiter). Plus question de laisser entrer toute une famille ou une bande d’amis dans la chambre d’un malade. Les heures de visites sont également réduites.

De 16 à 19h en semaine, et de 14h à18h le week-end, sauf exceptions médicalement justifiées. L’objectif est d’interdire l’accès à toute personne étrangère au service au-delà de 19h.

► Renforcement de la sécurité

Dès l’entrée à l’hôpital, le filtrage des visiteurs sera consolidé. Tout comme la vidéoprotection. Avec déjà plus de 70 caméras, elle sera renforcée afin de mettre à disposition des forces de l’ordre toutes les preuves d’agressions.

Les rondes des agents de sécurité se feront plus nombreuses et davantage ciblées sur les lieux les plus sensibles. Le schéma d’alerte en interne sera révisé et connu de tous les professionnels de l’établissement (boutons d’alerte, numéro d’appel direct) afin que les interventions deviennent plus efficaces. Un agent de sécurité sera présent toute la journée et la nuit dans le service des urgences.

Une campagne de communication à l'attention du public est lancée dans tous les services à l’aide d’une signalétique dissuasive s’appuyant sur la campagne nationale portée par la Fédération Hospitalière de France.

Il ne faut plus banaliser ces évènements, c’est pourquoi j’encourage le dépôt de plainte. Dans le sanctuaire que doit être un hôpital, la violence n’a pas sa place.

Bastien Ripert-Teilard, Directeur du Groupe Hospitalier Sophia-Antipolis-Vallée du Var.

"Vous croyez vraiment que cela va régler le problème ?"

Pour les syndicalistes dont ceux d’USD CGT Action sociale 06, les 30 mesures prises pour diminuer les tensions ne serviront à rien. Selon eux, la politique de la tolérance 0 adoptée par l’hôpital ne fera qu’amplifier des tensions qui existaient il y a déjà 15 ans en raison d’un sous-effectif chronique.

Le budget alloué au renforcement de la présence des vigiles devrait être  consacré à l’embauche de nouveaux personnels. Nous ne voulons pas de flics mais des brancards et du personnel. Vous croyez vraiment que cela va régler le problème ? 

Laurent Gleize, USD CGT Action sociale 06

Quant à la restriction du nombre de visiteurs par chambre, il s’agirait selon lui d’une véritable aberration.

Cela pourrait se comprendre dans un service COVID mais pas dans les autres. Allez expliquer à des parents qu’ils ne peuvent pas tous les deux visiter leur enfant hospitalisé ! Ces mesures sont complètement à côté de la plaque.

Laurent Gleize, USD CGT Action sociale 06

Ce dernier assure n’avoir jamais assisté à une agression, mais s’il devait expliquer l’augmentation des tensions, il dirait qu’elles sont l’une des conséquences de la mise en place du pass sanitaire obligatoire.

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