Les sapeurs-pompiers des Alpes-Maritimes testent en grandeur-nature de nouveaux outils de protection, gilets pare-balles et gilets anti-agression à l’arme blanche. Chaque année, ce corps en charge de porter secours et assistance à la population, subit dans ce département entre 50 et 100 agressions.
"Les gilets de ce type ont fait leur apparition dans les mois qui ont suivi les tueries de masse", explique André Goretti, président du syndicat SPP-PATS 06.
Donc rien de neuf ? Pas tout à fait. Car depuis quelques semaines ce sont bel et bien des gilets pare-balles et pare-lames qui sont utilisés dans au moins quatre casernes du département, à savoir Cannes, Nice, Antibes et Juan-les-Pins. En phase d'expérimentation.
Mais ils ne sont pas, selon nos informations, présents systématiquement à l’intérieur des véhicules.
Quand nous intervenons au sein de la prison de Nice, nous devons être équipés dans le cas d’agression physique
précise André Goretti.
Le port du gilet, dans ce contexte très particulier, est en effet lourdement préconisé.
Chaque année sur les quelque 85 à 90 000 interventions de secours à victimes dans les Alpes-Maritimes, les soldats du feu sont de 50 à 100 à être victimes d’agressions plus ou moins graves, cela va de l’insulte à l’agression physique, par arme blanche.
Les tirs par armes à feu sont heureusement assez rares.
Première ligne
La profession a des raisons de s’inquiéter. Selon le syndicat SPP-PATS 06, les pompiers sont appelés dans des situations où le Samu ne se déplace pas : "on se retrouve à intervenir dans des cas comme par exemple des personnes souffrant de problèmes psychiatriques qui peuvent s’avérer dangereux. Là, les gilets de protection remplissent alors tout leur sens."
Doit-on conclure que la mise en place, en test, des gilets correspond à une recrudescence de violences dont seraient victimes les sapeurs-pompiers ? C'est avant tout un problème de société, comme la police ou les gendarmes, les pompiers sont de plus en plus la cible de violences.
En 2019, un rapport parlementaire établissait 18 mesures visant à améliorer les conditions d’exercices des soldats du feu. Parmi elles, l’évolution du matériel était bel et bien évoquée pour parer les nouvelles formes de violence. Cela passe aussi par l’utilisation de caméras piétons aux fins de preuve dans le cas d’un dépôt de plainte. Très largement encouragé par le rapport.
Sollicitée, la hiérarchie des sapeurs-pompiers n’a pas souhaité communiquer sur ce point ce 17 mai.