Quelle place pour le cheval dans l’agriculture de demain ? Démonstration dans un établissement d'enseignement agricole

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Fabiola l'Ardennaise entretient des parcelles inaccessibles.
Dans le cadre du "Printemps des Transitions", le campus Vert d'Azur d'Antibes a fait venir une meneuse et sa jument. Intervenants : Sabrina Errero, meneuse de cheval de trait spécialisé en travaux agricoles, Louise Chaveau-Rosso, élève de terminale STAV, Samuel Barre-Cotton, élève de terminale STAV, Sylvie Soave, professeur en agronomie au campus Vert d'Azur. ©Véronique Varin et Eric Jacquet

Le "Printemps des transitions" est une opération voulue par le Ministère de l'agriculture pour parler de l'agriculture de demain, plus responsable, plus durable. Dans ce cadre, une enseignante de l'établissement scolaire Campus Vert Azur à Antibes a fait appel à une professionnelle qui travaille exclusivement avec sa jument.

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" C'est une autre approche de l'agriculture, une agriculture à l'échelle humaine. Les animaux rendent des services à l'homme et il y a une relation homme-animal, et un travail qui se fait dans une échelle de temps raisonnable !"

Ces propos sont ceux de Sylvie Soave. Ce jour-là, elle intervient au Campus Vert d'Azur d'Antibes comme enseignante en agronomie. L'établissement de 9 hectares forme les acteurs verts de demain -lycée horticole, apprentissage, formation continue-. Et être un acteur vert, c'est peut-être dans certains cas faire appel à Sabrina Errero.

La Varoise est spécialisée en travaux agricoles avec sa jument de trait ardennaise, Fabiola. Son métier : prestataire de services en traction animale. 

Une démonstration devant les élèves 

Devant les élèves, le temps d'une journée, Sabrina donne ses consignes à Fabiola en patois belge !

Le travail avec la jument n'est pas transposable partout, mais il présente de nombreux atouts. D'abord parce que la herse tirée par l'animal permet un travail de la terre respectueux, qui aère la couche superficielle du sol sans déranger les vers de terre qui sont les meilleurs amis des agriculteurs.

Autre avantage : cela permet d'entretenir des terrains inaccessibles par la machine. 

Maraîchage et décavaillonnage

Dans le sud de la France, la traction animale peut se décliner dans le maraîchage, mais aussi dans la viticulture pour l'entretien autour et sous les ceps de vigne. Le décavaillonnage est une technique de labour qui permet de retourner la bande de terre située au pied des souches de vignes.

C'est ce que l'on appelle le décavaillonnage. Il se fait aujourd'hui avec un engin qui détecte les pieds de souche pour mieux en éloigner la charrue. Une opération que l'animal fait très bien et depuis des millénaires !

Et puis il y a aussi le calme ! Certes, on prend plus de temps de faire les choses, mais il y a aussi la précision, essentiellement dans les vignes, on est relativement compétitif par rapport à la machine !

Sabrina Errero, meneuse de cheval de trait spécialisée en travaux agricoles

Les élèves ont l'habitude de travailler sur les parcelles de l’établissement à la main ou avec un engin. Sont-ils convaincus par la démonstration ? Il semblerait. 

Louise Chaveau-Rosso est élève en Terminale STAV - Sciences et Technologies de l'Agronomie et du Vivant- "Je trouve intéressant de mélanger les nouvelles techniques et d'anciennes techniques. Ça apporte toujours plus à nos terres, à nos méthodes". Même réaction de Samuel Barre-Cotton, élève lui aussi en terminale STAV. "Le tracteur va tasser la terre avec son poids alors que pour le cheval, les poids d'équilibre sont répartis, même si c'est un peu plus lent, c'est plus écologique, même pour l'empreinte carbone !"

Le printemps des transitions, 3ᵉ édition

Cette initiative s'inscrit dans la troisième édition du "Printemps des transitions", à l'initiative du Ministère de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire. Il met en valeur les initiatives menées dans les établissements d’enseignement agricole, publics comme privés en lien avec l'agroécologie. Du 1er mars au 30 juin 2024, des événements sont organisés sur tout le territoire à destination du grand public et des professionnels.

À  Antibes, la démonstration est faite : en complément de la machine, l'animal peut retrouver sa place. Parce que sa force est une énergie durable et renouvelable, et parce qu'elle a fait preuve de son efficacité durant l'histoire. 

 Avec Véronique Varin.

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