Voir des mules en montagne, cela n’a rien de surprenant. Les apercevoir en train de travailler avec pour décor, la mer et le sentier du littoral Varois, c’est beaucoup plus insolite. Une association des Hautes-Alpes participe à un chantier de réhabilitation avec l’aide de ces deux mules.
Là où des engins sophistiqués sont parfois impuissants à gravir certains chemins, pourquoi ne pas faire appel à des animaux aussi têtus qu’efficaces ? Ces deux équidés transportent sur leurs dos 100 kilos de gravats, sur la presqu’île de Giens à Hyères-les-Palmiers.
Deux mules pour 8 tonnes de gravats
Cette expérience plutôt hors-norme est menée par une association des Hautes-Alpes qui souhaite développer le transport équin en milieu naturel. Réputée pour son mauvais caractère et sa tête de mule, cet animal pourrait devenir un nouveau moyen d’effectuer des travaux de chantier de façon totalement écolo.
Bien loin des pelleteuses et autres tractopelles. Ces deux mules paraissent parfaitement s’adapter à ces nouvelles conditions climatiques.
Chez nous, il y a 20 centimètres de neige. Elles ont un peu chaud mais elles s’en sortent bien. Elles sont contentes d’être là et elles ne feraient sûrement pas le travail si cela ne leur convenait pas.
Lucile Gegout, fondatrice de l’association Equip’Grimpe
Leur rythme de travail est plutôt effréné. Sur leurs dos, 100 kilos de gravats, 8 rotations par jour, 2,5 km aller-retour et des conditions qui changent des reliefs haut-alpins.
Si ces deux mules respirent l’air marin, mais elles ne sont pas là pour faire du tourisme !
"L’idée était de diminuer notre empreinte carbone"
Ce travail consiste à déblayer les gravats de ce chantier de réhabilitation d’une batterie située sur la presqu’île de Giens.
C’est tout simplement parce qu’y accéder s’est avéré impossible pour des engins et trop lié aux conditions météo pour un transport en hélicoptère que cette entreprise a décidé de se tourner vers une tradition ancestrale, les mules.
C’est clairement un choix écologique. L’idée c’était de diminuer notre empreinte carbone. Dans tous nos choix, nous essayons de réfléchir à tout cela. Sans compter l’aspect pratique car le chemin se prête parfaitement aux mules. On essaie de respecter la nature en ne détériorant pas le chemin. C’est aussi une façon de sortir de cette image réductrice des travaux publics.
Gaël Vial, fondateur de Urbavar
Toutes têtues qu’elles sont, elles auront accompli le travail sans rechigner. 8 tonnes de gravats déblayées dans une cadence qui pourrait en effrayer plus d’un.
La mule serait-elle devenue l’ouvrier du BTP parfait ?
Exit la pollution sonore, bonjour le travail précis dans le respect le plus total de l’environnement !