C’est une chose devenue tristement banale, les agressions verbales ou physiques de pharmaciens. Cette semaine l’une d’elles à Antibes a reçu une gifle. Le syndicat des pharmaciens des Alpes-Maritimes en appelle au gouvernement.
"Ma collègue qui a été giflée m’a appelé, elle était vraiment désemparée !" Cyril Colombani demande qu’on respecte l’anonymat de sa collègue, traumatisée par la gifle qu’elle a reçue d’un client, visiblement insatisfait suite à un médicament que l’officine ne pouvait pas lui délivrer.
Pour le président de l’Union des syndicats de pharmaciens des Alpes-Maritimes, c’en est trop.
"On aurait pu penser", précise-t-il, "que passé le Covid, les gens auraient perdu leur agressivité, mais pas du tout."
En effet, durant la pandémie, le pharmacien était souvent le seul professionnel de santé accessible pendant la pénurie de masques ou de gel. Il fallait alors autant que faire se peut gérer la population.
"Aujourd’hui", reconnaît Cyril Colombani, "on a un niveau d’insatisfaction, on se trouve en bout de chaîne, la rage et tous les problèmes éclatent dans nos officines."
Les gens confondent la pharmacie avec un commerce lambda, or nous, nous sommes complémentaires avec le médecin.
Cyril Colombani, président de l'Union des syndicats de pharmaciens des Alpes-Maritimes.
Les problématiques sont toujours les mêmes : des patients viennent avec des ordonnances incomplètes, les médicaments ne sont pas toujours disponibles, ou pour des renouvellements de médicaments que le praticien a oublié de mentionner.
Fausses ordonnances
Problèmes corrélés à l’agressivité latente, les fausses ordonnances qui circulent et qui, si elles sont découvertes ne donnent évidemment pas lieu à la délivrance des produits. C’est une vingtaine par jour qui sont interceptées dans les Alpes-Maritimes explique Cyril Colombani "mais le chiffre des documents falsifiés est sûrement plus élevé."
Là aussi des réactions violentes peuvent alors subvenir. Cela va des clients qui jettent des présentoirs de médicaments à terre, à beaucoup plus violent.
Que faire alors par rapport à cette situation ?
Certains imaginent des sas dans leur officine mais difficilement réalisable. Le problème est sûrement à régler en amont avec une offre de médecins plus forte et à l’autre bout de la chaine des sanctions plus dissuasives vis-à-vis de ceux qui agressent les pharmaciens. On parle de plainte simplifiée auprès de la police.