Un député des Alpes-Maritimes demande à la Première ministre l'intervention de l'armée à la frontière franco-italienne

Le député LR Eric Pauget a envoyé un courrier à la Première ministre, Elisabeth Borne, pour lui demander des renforts militaires à la frontière italienne, après avoir appris par les habitants que des migrants résident dans un hôtel du bassin antibois.

Les Alpes-Maritimes, nouveau théâtre d'opérations pour les forces militaires françaises ? C'est ce que souhaite Eric Pauget, député LR de la 7e circonscription du département.

Ce vendredi 5 mai, Eric Pauget apprend qu'un hôtel de Sophia Antipolis accueille des migrants : "Ce sont des habitants de Biot qui me préviennent, car nous n'avons aucune information de la part des services de l'Etat ou de qui que ce soit. Cela dévoie l'utilisation de ces hôtels [...] on peut s'interroger sur la suite," explique Eric Pauget qui fait référence à trois établissements qui ont accueilli ou qui accueillent des migrants, souvent mineurs, comme à Antibes (où la préfecture avait réquisitionné un appart-hôtel au début de l'année) et à Châteauneuf-Grasse plus récemment.

Si cela continue comme ça, c'est une grande partie du parc hôtelier qui va servir à accueillir des migrants.

Eric Pauget, député LR de la 7e circonscription des Alpes-Maritimes

Une nouvelle qui l'a poussé à écrire à la Première ministre pour demander l'envoi de militaires. Des renforts qu'il souhaite voir déployer à la frontière italienne pour épauler les forces de l'ordre, policiers et gendarmes. À la manière de l'opération Sentinelle, précise-t-il.

Le courrier a bien été reçu par Matignon qui lui a adressé un accusé de réception. 

"Quand Elisabeth Borne a présenté 'ses 100 jours' et sa feuille de route, elle a abordé le sujet de la frontière italienne et le renfort 150 policiers et gendarmes supplémentaires. Ce qui veut dire qu'au niveau de l'Etat, ils ont bien conscience qu'il y a un problème manifeste à cet endroit" explique le député Les Républicains.

Benoît Huber, Le directeur de cabinet de la préfecture des Alpes-Maritimes a affirmé, au micro de nos confrères de BFM Côte d'Azur, que ces renforts déployés étaient en réalité supérieurs en nombre, entre 200 et 250.

Comme aux Etats-Unis

Pour motiver cette demande, Eric Pauget s'appuie notamment sur les récentes sorties de la pensionnaire de Matignon qui visaient la situation à la frontière franco-italienne.

Le député azuréen évoque aussi la situation outre-Atlantique et du récent choix de l'administration démocrate : "Je me suis aussi inspiré de ce que les Etats-Unis vont faire, et déployer 1500 soldats militaires à leur frontière avec le Mexique. Ce n'est pas Donald Trump là, c'est Biden qui l'a fait."

Une annonce faite par le Pentagone, ce mardi 2 mai, qui va déployer des membres des forces armées en service actif pour une durée de 90 jours.

Au-delà de ça, je suis parlementaire, député de l'opposition, c'est aussi le moyen de dire que l'Etat est complètement défaillant sur la gestion de la frontière italienne. C'est ça le problème.

Eric Pauget, député LR de la 7e circonscription des Alpes-Maritimes

45 chambres louées

Également contacté ce samedi 6 mai, le maire de Biot, Jean-Pierre Dermit, déplore de ne pas avoir été prévenu de ces locations de chambres dans le coeur de Sophia-Antipolis. Un territoire dont sa municipalité a la charge.

C'est dans un hôtel situé dans la technopole azuréenne, à quelques pas de l'académie Mouratoglou, que 45 chambres sont louées pour accueillir des migrants, à l'initiative d'une association, assure le premier édile.

Un rendez-vous avec la directrice de l'établissement doit avoir lieu ce mardi 9 mai.