Le relâchement d'une orque en captivité aux États-Unis a été annoncé. A Antibes dans les Alpes-Maritimes, quatre orques sont en captivité depuis leur naissance au parc aquatique de Marineland. Une autre vie est-elle envisageable pour ces cétacés ?
Tout le monde espère que l'histoire se finisse bien. Lolita, une orque âgée de 57 ans, en captivité depuis ses 4 ans au parc Seaquarium à Miami (Etats-Unis) va être relâchée. Jugée trop âgée et en trop mauvaise santé pour faire des spectacles, Lolita devrait regagner l'océan où sa mère, âgée de 90 ans, serait toujours présente. Elle passera d'abord par un "sanctuaire", un énorme bassin dans l'océan près du Canada pour la réhabituer petit à petit.
Une belle histoire américaine, mais pourquoi pas française ?
Au parc Marineland à Antibes, quatre orques sont en captivité. Il y a Wikie, 22 ans (née en juin 2001), qui est la mère de deux mâles :
- Moana (né en mars 2011)
- Keijo (né en novembre 2013).
- Il y a aussi l’oncle des deux mâles : Inouk (né en février 1999) qui a 24 ans et dont la santé avait fait polémique en 2020.
Elles sont toutes nées en captivité, à Marineland.
C'est là que réside la plus grande différence avec Lolita, née dans l'océan.
Au niveau technique, il serait tout à fait possible de transférer les orques de Marineland dans un sanctuaire,
déclare Muriel Arnal, présidente et cofondatrice de l'association de défense des animaux One Voice.
Dans un sanctuaire, elles continueraient à bénéficier d'un accompagnement médical et nutritif "mais elles auraient la possibilité d'exprimer des comportements naturels : plonger profondément, nager en ligne droite", souligne Muriel Arnal. Elle complète : "Elles ne seraient plus soumises au dressage et aux spectacles qui sont particulièrement stressants".
"Même pour un jour, ça vaut la peine"
Bien entendu, cela demanderait un "gros travail de préparation" pour les remuscler et changer leur régime alimentaire actuel pour basculer vers quelque chose de plus proche de ce qu'elles trouveraient dans l'océan.
Mais ces transferts ne s'envisagent pas sans penser aux risques. L'animal pourrait ne pas se faire à ses nouvelles conditions de vie et dépérir. "Même si c'est pour quelques mois, ça vaut la peine, martèle Muriel Arnal. Même pour un jour, ça vaudrait la peine".
L'association One Voice espère que Marineland accepte un jour leur proposition de travailler ensemble sur le protocole.
"Ce n'est pas envisageable"
Pour Marineland, la question ne se pose pas actuellement. Si le parc suit de près le projet de déplacement de Lolita, il met en garde sur les résultats d'une telle expérience. "Les précédentes tentatives de remise en mer d'orques et de dauphins ont généralement échoué avec des fins tragiques pour les animaux", rappelle Marineland.
Quant à un éventuel déplacement dans un "sanctuaire pour orques", ce n'est pas envisageable aujourd'hui car il n'en n’existe pas.
Marineland
Le sanctuaire qui accueillerait Lolita se trouvera près du Canada. Muriel Arnal assure quant à elle que des études sont en cours pour un sanctuaire près de la Norvège. Ce serait un environnement plus proche de celui des orques de Marineland car leurs parents ou grands-parents ont été capturés près de l'Islande.
Une condition ne doit pas être mise de côté dans l'éventualité où des transferts seraient envisagés : le coût. Pour déplacer Lolita, le financement de l'opération est chiffré entre 15 et 20 millions de dollars. Mais pas de panique, le propriétaire de l'équipe de football américain d'Indianapolis, Jim Irsay, a décidé de prendre ces frais en charge. Il ne reste plus qu'à trouver un philanthrope amoureux des animaux en France...