Une nouvelle étude montre que la cigarette électronique cause autant de dégâts à l’ADN que la cigarette classique. Surtout pour les saveurs sucrées, celles qui plaisent aux plus jeunes consommateurs.
Presque comme un bonbon. Couleurs vives, noms accrocheurs, emballages attirants et prix abordables... Il n'en faut pas moins pour donner envie, notamment aux jeunes d'acheter des puffs.
En effet, le vapotage devient presque une friandise pour les jeunes grâce à ces petites cigarettes électroniques jetables au goût sucré. Raisin glacé, bubble gum, pastèque, des parfums de friandises, sauf qu'il s'agit bien de cigarette électronique jetable qui peut contenir plus ou moins de nicotine.
J'alterne entre une puff 0 nicotine et une avec nicotine... Et peut-être, que je vais arrêter !
Une vapoteuse de myrtille - framboise.
Vapoter pour arrêter de fumer, c’est le but premier de ceux qui ont lâché le tabac pour l'e-cigarette. Sauf que ces paquets très colorés ciblent une clientèle jeune, pour qui la puff n’est pas un produit de substitution.
Sur les réseaux sociaux, les influenceurs vantent cette nouvelle tendance et participent à la banalisation d’un produit jugé dangereux par des tabacologues qui réclament l’interdiction des arômes autre que celui au tabac.
Même un dosage qui peut paraître très faible, comme 0,9% de nicotine... Rends déjà addict, car 600 bouffées de cette dose équivalent à environ un ou deux paquets de cigarettes. C'est déjà conséquent.
Dr. Loïc Josseran Président "Alliance contre le Tabac"
Les experts ne s’accordent pas sur la nocivité des puffs. Selon Emmanuelle Beguinot, du Comité national contre tabagisme CNCT interrogée pour Franceinfo, "l’arôme est effectivement un moyen de faire oublier qu’on consomme de la drogue extrêmement addictive qui est la nicotine".
« Loin d’aider les fumeurs dans leur sevrage tabagique, la démultiplication des arômes dans les nouveaux produits vise uniquement à l’hameçonnage de jeunes consommateurs. Sans interdiction rapide des arômes, la situation risque de devenir incontrôlable » déclare le Professeur Yves Martinet, président du CNCT.
C’est affiché partout dans les commerces, comme pour le tabac, la vente de produits de vapotage est proscrite aux mineurs. Selon la fédération des buralistes des Alpes-Maritimes, cette interdiction ne serait pas respectée dans tous les lieux de ventes.
N'importe quel gamin qui se lève et veut aller acheter des puffs, ira dans ces enseignes pas encadrées, qui vont implanter ces cigarettes entre confiserie et chocolat !
Pierre Romero, président de la Fédération départementale des buralistes des Alpes-Maritimes
Dans certaines enseignes de produits à petits prix, on trouve effectivement ces puffs en présentation dans des rayons coiffure ou mode. La vente s’effectue en caisse, là où la carte d’identité est censée être présentée comme le veut la loi dans les bureaux de tabac.
Puffs, cigarettes électroniques et santé
Un quart des adolescents sont des fumeurs quotidiens.
Selon une étude publiée le 14 février dernier, le vapotage endommage l'ADN des cellules épithéliales qui tapissent l'intérieur de la bouche. Des travaux antérieurs semblaient déjà montrer ces effets. Mais ce qui est nouveau, c'est que les dégâts observés sont équivalents à ceux causés par la cigarette classique : plus de deux fois plus importants que chez les non-fumeurs. L'étude, menée par Stella Tommasi de l'University of Southern California de Los Angeles (lien en anglais), montre aussi qu'il y a un effet dépendant de la dose, comme avec le tabac.
Plus on vapote, plus l'ADN serait dégradé.