Depuis 4 ans, l’association MerTerre effectue une opération de nettoyage de la plage de la petite Afrique de Beaulieu-sur-Mer, tous les 4 mois à la même période. Le but : répertorier les déchets et analyser l’évolution de la pollution des plages.
Ce n’est pas une opération de nettoyage classique, mais scientifique. Comme tous les 4 mois depuis janvier 2017, l’association MerTerre ramasse, compte, pèse et répertorie les déchets qui se trouvent sur la plage de la petite Afrique de Beaulieu-sur-Mer. Les analyses permettent de voir l’évolution de la pollution des plages, composée en grande majorité de déchets plastiques.
« Ce comptage des déchets se fait toujours à la même période, explique Isabelle Poitou, directrice de l’association MerTerre. On ramasse le moindre déchet sur 100 mètres de plage et on le répertorie ». Chaque trimestre, ce sont près de 350 déchets qui sont récoltés sur 100 mètres. Dans la région, ces opérations de ramassage scientifique sont également menées sur une plage des îles du Frioul et de Port-Saint-Louis-du-Rhône (Bouches du Rhône).
La plage comme cendrier géant
L’association demande à la mairie de Beaulieu-sur-Mer d’arrêter tout nettoyage de cette plage 15 jours avant l’opération de ramassage. Le constat est clair : les usagers des plages ne cessent de les polluer.
L’été, la plage est pleine de mégots, c’est impressionnant. De nombreuses personnes considèrent l'endroit où elle posent leur serviette comme un cendrier géant.
En 2019, les mégots de cigarettes représentaient près de 30 % des déchets ramassés sur le plage de la petite Afrique, soit la majorité des détritus. On trouve ensuite principalement des fragments plastiques non identifiés, qui correspondent à près de 20 % des déchets.
« En arrière plage, on trouve beaucoup d’emballages alimentaires et de boissons. Les déchets échoués sont plutôt des morceaux de plastiques cassés, pas forcément produits sur place », ajoute Isabelle Poitou. Sur les autres plages analysées de la région, qui ne sont quant à elles pas nettoyées par les services municipaux, les équipes de MerTerre trouvent encore plus de déchets : des cotons-tiges, des briquets, des bouchons, et toujours des emballages.
Pas de baisse de la pollution mais une évolution des déchets
En 4 ans, la pollution ne semble pas avoir diminué sur les différentes plages où sont effectuées les opérations de ramassage. « Il y a des zones où on voit plus de déchets qu’avant, d’autres où on en voit moins. Mais globalement, la pollution ne diminue pas, elle augmente même par endroits », constate tristement Isabelle Poitou. Sans surprise, c'est en été que la pollution est la plus importante.
La nature des déchets de plage change avec le temps. Dernièrement, on a par exemple ramassé beaucoup de masques et de gants. La pollution reflète aussi l’évolution du marketing, comme avec l’apparition des gourdes en plastique de compote ou de jus de fruits.
Pour lutter contre cette pollution, l’association MerTerre organise différentes opérations de nettoyage des plages dans toute la région et tout au long de l’année.