Cahier de doléances, vote en conseil municipal: les gilets jaunes occupant un rond-point de Cagnes-sur-Mer dans les Alpes-Maritimes ont obtenu l'attention du maire et ancien sénateur LR, Louis Nègre, qui leur a prêté un WC chimique, tout en s'inquiétant mardi que le mouvement joue les prolongations.
"La greffe n'a pas l'air de prendre, malgré quasiment 10 milliards d'euros (de mesures présidentielles), c'est un vrai problème pour notre pays", a commenté à l'AFP Louis Nègre.
"Je pense que le président aurait dû réagir plus tôt, et maintenant il n'y a plus de dialogue, j'ai ouvert un cahier de doléances dans ma commune mais même avec çà, les gens ne se sont pas précipités dessus et ils sont encore dans la partie occupation", indique le maire de Cagnes-sur-Mer.
Le maire se dit à l'écoute
A plusieurs reprises, Louis Nègre s'est rendu discrètement sur le rond-point occupé par des manifestants près de l'A8 au niveau d'un péage "pour comprendre ce qui se passait et pourquoi ils étaient là".
"En fait, poursuit-il, c'est la classe moyenne inférieure, des gens qui la plupart travaillent et pas des professionnels de la manifestation. Une dame m'a avoué gênée, qu'elle avait déjà manifesté une fois auparavant, c'était en mai 1968.
On n'est pas du tout habitué à voir ces citoyens-là s'établir sur un rond-point et cela représente une partie des Français qui se posent des questions".
"Ils ne filtrent quasiment pas, les automobilistes les saluent mais ils ne gênent pas la circulation et n'empêchent pas les autres de travailler, ils sont pacifiques et en plus ils nettoient le rond-point", ajoute -t-il.
A la demande des manifestants soucieux de respecter les lieux qu'ils occupent, le maire a fait voter une motion vendredi et accédé à leur demande d'avoir un toilette chimique: "Je l'ai proposé au conseil municipal (vendredi) et cela a été accepté à l'unanimité".
Le mouvement des gilets jaunes
Le mouvement des gilets jaunes a pris sa source dans la contestation de l'augmentation des taxes sur le carburant. Au-delà de cette revendication, c'est tout le malaise d'une population appauvrie par la crise économique, qui se sent oubliée et déclassée dans des territoires délaissés par les services publics, qui s'exprime dans les manifestations et blocages des villes et rond-points depuis le 17 novembre 2018.