Dix-huit cadres d’hôpitaux et de cliniques des Alpes-Maritimes et de Monaco ont signé une tribune. Ils appellent les non-vaccinés à franchir le pas, ou l'Etat à rendre la vaccination des adultes obligatoire.
Leur constat de départ est simple : "Nous constatons malheureusement de nouveau qu'une cinquième vague Covid aboutit à une augmentation significative et inquiétante de la charge hospitalière dans tout le pays."
Les médecins signataires s'appuient sur les chiffres de Santé Publique France : dans les Alpes-Maritimes, en date du dimanche 12 décembre 2021, 275 patients Covid étaient hospitalisés. 37 d'entre eux en réanimation. 24 heures plus tard, lundi 13 décembre, ils étaient 290 à l'hôpital, dont 66 en réa.
Le plan blanc a à nouveau été déclenché dans les hôpitaux avec, comme levier d'action, la déprogrammation de patients non-Covid.
Dix-huit médecins, tous à la tête de la commission médicale de l'établissement qui les emploie, dans le public, dans le privé, dans les Alpes-Maritimes, à Monaco, ont signé cet appel publié dans Nice-Matin :
Nous demandons instamment aux personnes non-vaccinées de se rendre au plus vite dans un centre de vaccination, chez leur médecin traitant, leur pharmacie afin de bénéficier d'une première dose vaccinale. (...) Si aucun signal d'accélération des premières doses vaccinales ne devait s'observer très rapidement, nous demandons à l'Etat de prendre ses responsabilités et de mettre en place les conditions d'une obligation vaccinale des adultes comme cela s'envisage désormais dans plusieurs pays européens.
Le docteur Jérôme Barrière, président de la commission médicale d'établissement de la Polyclinique Saint-Jean à Cagnes-sur-Mer, est à l'origine de cette tribune. Dans sa clinique, un étage sur trois est déjà réservé aux patients Covid, pris en charge par un personnel "déjà épuisé par les précédentes vagues".
Le médecin constate que "80% d'entre eux ne sont pas vaccinés." "Cette minorité, ces 5 millions de personnes sont à très haut risque de faire une forme qui les amène à l'hôpital. Si individuellement le risque est faible, collectivement il est élevé", nous explique-t-il.
Nous allons de nouveau manquer de lits ou de personnels pour prendre en charge les autres pathologies. (...)Faire peser le poids de choix personnels sur la santé de l'ensemble des citoyens très largement vaccinés devient, après un an de recul sur la tolérance des vaccins anti-Covid, inacceptable en termes de santé publique.
docteur Jérôme Barrière.
Les médecins signataires de cette tribune demandent également à l'Etat de favoriser l'installation de systèmes pour renouveler l'air dans les hôpitaux, les écoles et les entreprises, "le risque aéroporté étant désormais de manière formelle identifié comme le mode de propagation principal du virus."