Plusieurs jours après avoir posté une vidéo d'un créneau réussi sur Twitter, une jeune conductrice de Nice a retrouvé son véhicule avec les vitres cassées, le rétroviseur arraché et la carrosserie cabossée. Des actes d'une violence qu'elle n'explique pas.
Il est 20h30, ce samedi 14 janvier, lorsque Houyem quitte le centre commercial Polygone Riviera de Cagnes-sur-Mer dans les Alpes-Maritimes. Après sa journée de travail dans un magasin de vêtements, la jeune femme de 21 ans regagne son véhicule garé dans la rue. C'est à cet instant que Houyem découvre avec effroi que sa Mercedes classe B, "qui n'est pas de la première jeunesse" précise-t-elle, a été fortement détériorée.
Tout était cassé. Les vitres, le rétroviseur, le pare-chocs arrière, le capot et même les essuie-glaces ! Ils se sont acharnés...
Houyem, victime du saccage de sa voiture
Casser pour casser
Après cette horrifiante découverte, la jeune femme, décontenancée, inspecte l'habitacle du véhicule. "J'avais laissé mon sac à main, ma carte bleue et tous mes papiers à l'intérieur. Mais ils n'ont rien pris. Ils voulaient juste casser pour casser" raconte-t-elle, lucide.
Le lendemain matin, elle se rend accompagnée de son père - le propriétaire de la voiture - au commissariat de Nice. Les policiers qui reçoivent leur dépôt de plainte ont l'air convaincus : pour eux, il s'agit d'un incident "ciblé".
Mais pas de caméras de surveillance, d'après Houyem. En revanche, "il y avait des traces de sang sur la porte arrière" relate-t-elle, "les policiers les ont prélevées, mais ils ne pourront retrouver la personne que si elle est déjà enregistrée dans leurs fichiers et connue des services de police".
Le rôle de Twitter (?)
Dans cette histoire, c'est de ne pas savoir pourquoi on s'en est pris à sa voiture qui taraude le plus Houyem. Mais tout pourrait être parti du réseau social Twitter. Le jeudi 12 janvier, la conductrice poste une vidéo d'elle en train de se garer près du lieu où elle travaille à Cagnes-sur-Mer. En description de sa publication, elle écrit de manière ironique : "Oe les femmes, elles savent pas se garer". Le jour même, cette vidéo est vue par 15.000 internautes.
Le saccage de la voiture d'Houyem pourrait-il avoir un lien avec cette vidéo ? A-t-elle subi les foudres gratuites d'un internaute malveillant ? A-t-elle été victime d'un acte misogyne parce qu'elle est une "femme au volant" ? Ou est-ce plus simplement le méfait d'une personne déséquilibrée qui se trouvait là par hasard ? Houyem veut croire que la dernière hypothèse est la bonne : " j'espère que c'était un fou qui passait par là" confie-t-elle.
Quelle qu'en soit la raison, lorsqu'elle constate les dégradations sur son véhicule le samedi 14 janvier, la jeune femme décide de les partager sur Twitter.
Elle publie plusieurs photos illustrant ses vitres cassées et son capot endommagé. Associées à sa première vidéo, ces nouvelles images atteignent cette fois 4 millions de vues, avec le lot de réactions que suscite une telle visibilité.
Houyem doit ainsi essuyer des commentaires racistes et islamophobes d'une extrême virulence. Mais ce qu'elle retient, ce sont plutôt les messages de réconfort et de bienveillance, qui correspondent "aux 3/4 des réactions", selon elle. Un soutien qui lui a fait chaud au cœur, surtout que son assurance lui a fait connaître ce qu'elle allait prendre en charge : seulement les vitres !
Peu d'espoir pour la suite
Aujourd'hui, la jeune niçoise n'a que peu d'espoir par rapport aux chances de retrouver ceux qui ont abîmé sa voiture. "Ce serait bien que les actes comme ça soient davantage punis, parce qu'en général ça ne donne pas grand-chose" déplore Houyem.
D'autant que ce qui lui est arrivé à de réelles conséquences pour elle : "je ne suis pas sortie de chez moi depuis ce week-end et je ne reprendrai pas la voiture de sitôt. Heureusement que mes parents sont très présents".