Pour lutter, dit-elle, contre les abus et les opérations massives visant à transformer des immeubles entiers en habitations de passage, la municipalité vient de bloquer un projet concernant plusieurs bâtiments dans l'hypercentre cannois.
En 2018, 4 000 meublés touristiques été officiellement déclarés sur différentes plateformes, à Cannes. Aujourd'hui, le chiffre a presque doublé.
La ville explique que ce type de transaction entre particuliers est nécessaire à la ville. Arguments avancés ? L'activité de location de meublés de tourisme par des particuliers "répond aux besoins touristiques des visiteurs", "contribue à animer des quartiers de la ville moins touristiques" et "permet à des ménages propriétaires de financer l'acquisition et la rénovation de logements".
Nécessaire oui, mais à condition, précise la mairie, que l'offre n'explose pas. De nombreuses villes touristiques sont, en effet, confrontées à l'invasion galopante de logements transformés en location de vacances, privant d'habitations potentielles une part de la population.
"Lutter contre les abus"
A Cannes, la mairie vient de s'opposer au projet de l'acquéreur de 4 baâtiments dans l'hypercentre cannois (rues Marceau, des Belges, Félix Faure, avenue Maréchal Joffre). Celui-ci avait demandé, la loi l'y oblige, l'autorisation de transformer des immeubles entiers d'habitation, en meublés de tourisme. La mairie s'est opposé au projet en refusant le "changement de situation".Dès l'instant où l'on passe sur des opérations massives commerciales immobilières, la mairie dit stop. Elle souhaite lutter contre les risques de vider des immeubles entiers d'habitants. Lutter aussi contre les problèmes de distorsion de concurrence aux hôteliers
explique Eric Doré, le chef de cabinet du maire de Cannes. Il s'agirait donc de lutter contre les abus de cette pratique mais pas de tuer l'activité de location touristique entre particuliers. Un marché qui a rapporté à la ville 1,2 millions d'euros de taxe de séjour, l'an dernier.
Vers une modification du P.L.U.
La mairie de Cannes précise que pour "éviter des décisions au cas par cas, sources de contentieux", le plan local d'urbanisme (P.L.U.) sera modifié en 2020 pour interdire ce type de changement de destination, plus particulièrement dans les quartiers en tension."Les hôteliers approuvent
Sur sa page facebook, le syndicat des hôteliers de Cannes et du bassin cannois déclare :Nous remercions Monsieur Le Maire David Lisnard pour son combat à nos côtés afin d’instaurer une équité entre professionnels et particuliers voulant faire notre métier sans en avoir les contraintes ! Il en va aussi de l’équilibre pour un centre-ville attractif et habité par des actifs.