Alors que les cours de l'électricité et du gaz sont poussés à la hausse par la crise sur l'énergie, les particuliers sont nombreux à se tourner vers le chauffage au bois. Problème : cet engouement fait monter les prix en flèche dans le Var et les Alpes-Maritimes.
Alors que l'automne et l'hiver approchent à grands pas, et que les températures ont amorcé une nette descente, les habitants de la Côte d'Azur sont de plus en plus nombreux à se préoccuper de leur chauffage cet hier. Et face au risque de pénurie de gaz ou d'électricité, et à des prix qui s'envolent, beaucoup se tournent aujourd'hui vers le bois.
Dans cette scierie de Cannes, les fendeuses tournent à plein régime pour fabriquer les bûches. Sur son transpalette, le patron s'emploie à reconstituer les stocks aussi vite que possible. Ici, la demande en bois de chauffage explose.
Effectivement, depuis début septembre, c'est la course. On court un peu partout. Il y a un peu d'affolement de la part des clients, face aux risques de pénuries qu'il pourrait y avoir!
Romain Gillery, responsable de la scierie.
Le stère de bois en hausse de plus de 20%
Une situation qui a évidemment des conséquences. A commencer, par une forte hausse des prix de vente.
Le prix du stère (l'équivalent d'un mètre cube de bois) s'est ainsi envolé de plus de 20% en un an seulement. Il est passé de 116 euros en 2021 à 143 euros en moyenne cette année.
Anciens et nouveaux clients affluent
Mais pas de quoi décourager les clients, anciens ou nouveaux, adeptes du feu de cheminée ou de poêle à bois. Ce matin-là, ils sont encore très nombreux à venir faire le plein de bois avant l'arrivée de l'hiver.
Même avec l'augmentation des prix, on reste gagnant, car la cheminée chauffe beaucoup plus que le chauffage électrique. Je pense que c'est un bon compromis!
Fabrice, un client venu remplir son coffre de bois
Risques de pénurie et effet de mode
La crainte de voir ses factures d'électricité ou de gaz exploser a poussé certains à changer de mode de chauffage, ou à acheter plus de bois que d'habitude.
L'année 2022 pourrait donc être exceptionnelle pour le secteur. A condition de pouvoir gérer la demande, qui ne cesse d'augmenter. A cela, plusieurs explications qui se cumulent.
"Il y a un petit effet de panique, car on parle à la fois de risque de coupure d'électricité ou de gaz. Eh puis, le bois, c'est écolo, donc c'est revenu à la mode", sourit le patron de la scierie cannoise.
Délais de livraisons rallongés
Seul hic : cette très forte demande crée des tensions d'approvisionnement. Et cela entraîne du retard pour le clients. A ce jour, les livraisons ne peuvent pas se faire avant novembre minimum.
Malgré ces délais, la clientèle afflue toujours. Autant dire que les prix ne sont pas prêts de baisser.