Lenny Martinez est présenté comme l'un des espoirs du cyclisme français. Après trois récentes victoires, le parcours du natif de Cannes semble s'écrire en ligne droite, et à pleine vitesse.
Après sa victoire lors de la Classic Var, à Toulon le 16 février dernier, son Trophée Laigueglia remporté en Italie le 28 février, et sa très belle 8ᵉ place lors des Strade Bianche, ce premier week-end de mars, Lenny Martinez s'impose semaine après semaine comme étant l'un des espoirs du cyclisme français.
Un espoir affirmé par ce jeune homme de 20 ans qui trace sa route avec la Groupama-FDJ, l'équipe tricolore orpheline depuis quelques mois de Thibaut Pinot, l'un des plus beaux palmarès du vélo français.
Ce début de saison, il y revient, pour la rédaction de France 3 Côte d'Azur. Le cycliste professionnel né à Cannes semble être même surpris par ses performances.
"C’est vrai que le début de saison pour moi est plutôt agréable en ce moment. J’arrive à bien marcher sur les courses, à faire de bons résultats, qui s’enchainent, même si l’on n’avait pas prévu ça forcément. Mon pic de forme n’est pas prévu pour être en début de saison. Normalement, ma forme augmente au fil de l’année, pour aller jusqu’à la Vuelta, qui est un objectif cette année."
L'an passé, Lenny Martinez avait été un temps leader du Tour d'Espagne, puis avait fini à la 24ᵉ place au classement général.
Je pensais honnêtement que j’allais marcher un poil moins en début de saison. Cette année, je voulais refaire comme la saison passée et gagner des courses, et même en gagner plus. Là, j'en ai déjà deux, et on est à peine au mois de mars. C’est vraiment pas mal.
Lenny Martinez, cycliste de la Groupama-FDJ
Programme chargé
Le Tour de France, ce n’est pas prévu pour cette année. Je suis plus prévu sur la Vuelta. Le Tour, c’est dans mes objectifs futurs, mais cette année ce n’est pas prévu. Ce qui est prévu pour moi, ce sont les courses comme la Catalogne, la Romandie et le Tour de Suisse, pour essayer de rentrer dans le top 10 général, et dans le plus haut classement possible et gagner des courses. On va essayer d’en gagner encore d’autres.
J’ai le mode de vie de tous les cyclistes pro. Parfois on ne roule pas, parfois on va rouler jusqu’à 7 heures maximum par jour.
Lenny Martinez, cycliste de la Groupama-FDJ
Les sacrifices du quotidien, Lenny Martinez en est coutumier. "On a un programme diététique à suivre. Je rentre, je mange, la journée passe vite. On rentre souvent de l’entraînement dans l’après-midi, on se repose un peu, on fait quelques activités autres que le vélo, on va se coucher, et on recommence tous les jours."
Quand on lui demande combien de kilomètres il roule chaque mois, il ne faut pas longtemps au jeune talent pour répondre d'une traite : "Par mois, je dirais, 1500 km. L’an dernier, j’ai fait entre 20 et 30 000 km."
Un palmarès bien étoffé
Leader lors du Tour d'Espagne, l'an passé, le coureur de la Groupama-FDJ s'était aussi illustré lors du championnat d'Europe sur route juniors avec une médaille de bronze, c'était en 2021.
Cette même année, il avait terminé troisième de la Classique des Alpes juniors, même place du Tour du Valromey, du championnat de France sur route juniors et du championnat de France du contre-la-montre juniors.
L'année 2022 a été du même acabit, avec notamment les 4ᵉ et 6ᵉ étapes de la Ronde de l'Isard, une course réputée pour ses cols dans les Pyrénées. Lenny Martinez a également terminé troisième du Tour d'Italie espoirs. Et en 2023, son principal fait d'armes a été une deuxième place lors de la Classic Grand Besançon Doubs.
Une famille de coureurs
Pour Lenny Martinez, le vélo, c'est un peu comme le chaudron, il est tombé dedans lorsqu'il était petit. Il est le fils de Miguel Martinez, grand spécialiste de cross-country et médaillé olympique. Son père a remporté notamment une médaille de bronze, en 1996 à Atlanta, aux États-Unis. Puis une médaille d'or à Sydney, en 2000 en Australie.
Son oncle, Yannick, possède aussi de solides références. Plusieurs titres de champion de France à son actif, en cyclo-cross, il a connu en 2023 de nombreux podiums. Tant sur des victoires d'étapes, comme lors du Tour des Mauges, que lors des Grand Prix de la Machin ou de Saint-Amand-Montrond.
Son grand-père, Mariano, cumule environ 100 victoires en cyclisme sur route et en cyclo-cross, dans les années 1960. Cet habitué du Tour de France a même fini 6ᵉ en 1972 et 8ᵉ, deux ans plus tard. Il achève sa carrière en 1993, un an après avoir été sacré champion de France des vétérans.
Sa famille le soutient dans son parcours professionnel, il y avait d'ailleurs beaucoup d'émotions autour de lui lors de sa victoire de la Classic Var, en février.
"La nutrition, les courses... C'est différent, mais la base qu'est le vélo reste la même chose. Ils m'accompagnaient vraiment quand j'étais jeune. Là, je suis plus accompagné par mon équipe, la Groupama-FDJ, même s'ils sont toujours là. Ils sont plus surpris que moi (rire) par ce qui arrive. Il y a quelques jours (pour le Trophée Laigueglia, NDLR), ils ne pensaient pas que c'était possible. Je les surprends à chaque fois" détaille Lenny Martinez.
Prophète en son pays
Installé dans un village varois, Lenny Martinez a aussi fait de la Côte d'Azur un atout dans son jeu.
On a le bord de mer, la montagne derrière, et surtout, on bénéficie d'un bon climat tout le temps, ce qui n'est pas le cas de partout. Pour moi, c'est l'endroit top pour rouler, et je m'amuse vraiment ici.
Lenny Martinez, cycliste de la Groupama-FDJ
Pour certaines grandes échéances qui passeront par les routes azuréennes dans le courant de l'année, telles que le Paris-Nice et le Tour de France, Lenny Martinez ne sera pas aligné. À son âge, nul doute qu'il saura être à nouveau prophète en son pays, comme à l'issue du mont Faron, le 16 février dernier, lorsqu'il a su aller gagner la première édition de la Classic Var.