Palais des Festivals, ce samedi 27 mai. Plus que quelques heures avant que la Palme d'or ne soit dévoilée. Dans l'un des couloirs, un duo de passionnés fait le pied de grue devant la salle de presse pour compiler autographes et selfies avec des stars.
Le casting de "L’Abbé Pierre, une vie de combats", ou Ken Loach, sont parmi les derniers souvenirs que Franck Rebaud et Carole Raynal se seront constitués avant de rentrer chez eux dans la région lyonnaise.
Franck et Carole sont des chasseurs de selfies et d’autographes. Des habitués du Festival de Cannes qui prennent chaque année une quinzaine de jours pour couvrir à l'évènement. Tous deux sont des cinéphiles passionnés, ils économisent des mois durant pour pouvoir venir sur la Croisette.
Un rendez-vous qu'ils ne manqueraient pour rien au monde. "Les vacances sont prévues, on fait le trajet, la location sur place… On économise toute l’année pour pouvoir s’offrir notre petit plaisir." explique Carole.
Pour s’accréditer, tous les deux justifient le fait qu’ils sont passionnés et s’inscrivent sur le site de Cannes Cinéphiles.
Plus de 50 ans d'expérience à eux deux
Franck côtoie le Festival de Cannes depuis 1989, Carole depuis 2000. Ce samedi matin, jour de palmarès, ils sont devant l’entrée de la salle de presse où ils peuvent voir les stars du 7e art au sortir des photo-call. Elle se dédie exclusivement à prendre des selfies. Lui, uniquement à faire signer des autographes.
Chasseurs ou cueilleurs ?
La récolte de ces deux personnages désormais bien connus des festivaliers a en tout cas été exceptionnelle cette année.
Ces deux monstres du cinéma - qui ont reçu tous les deux une Palme d'honneur - sont hébergés dorénavant dans le smartphone de Carole. Elle peut effectuer jusqu’à une vingtaine de selfies chaque jour.
On eu la chance d’avoir des photos avec Michael Douglas et Harrison Ford. Ce sont quand même deux pointures.
Carole Raynal
Les écrits restent
"Cela peut être 3, 4 ou 5 autographes par jour" détaille Franck, qui subit une logistique un peu plus lourde. Le livre Fucking good question ! ouvert dans une main, le stylo dans l’autre, il interpelle les acteurs de cette 76e édition pour les faire signer l’une des photos de Jean-François Robert. Le programme officiel du Festival de Cannes est un support aussi précieux.
Et il est plutôt très satisfait de ce qu’il a obtenu cette année. Pedro Almodóvar, Harrison Ford, mais aussi Anaïs Dumoustier, sans oublier Maïwenn.
L’acteur venu défendre le dernier opus d’"Indiana Jones" "ne s’est par reconnu en photo" lui a-t-il confié. Une des équipes de France 3 avait aussi croisé Victor, un jeune fan de 9 ans venu de Montpellier pour croiser Indie.
La réalisatrice du film qui a fait l’ouverture, "Jeanne du Barry", a quant à elle flashé sur sa photo, qu’elle ne connaissait pas. Elle l’a signée et demandé à son assistante de trouver ce cliché qu’elle avait complètement oubliée.
Une prise exceptionnelle également pour Franck : l’autographe de Quentin Tarantino. Une prouesse pour ces spotters de stars car l'Américain est connu pour rarement répondre favorablement à ce genre de sollicitations nous assure-t-on. Le couvre-chef de Franck, ce jour-là, n’y est peut-être pas pour rien : "j’avais une casquette de l’un de ses films". D'autres fans, font aussi la traque des autographes avec un charmant petit Chihuahua !
"On s’intéresse vraiment à eux"
Les deux comparses sont régulièrement reconnus par certaines célébrités, l'occasion pour eux d'avoir la garantie d'avoir les minutes d'attention nécessaires pour glaner images et commentaires."Quand on leur fait voir les photos que l’on fait, ils sont contents de les voir. On ne fait pas qu’un selfie, on s’intéresse vraiment à eux" explique Carole Raynal.
Sur la globalité, nous sommes arrivés quand même à faire un bon festival.
Carole Raynal
Carole tourne les nombreuses pages de son album qui regroupe des années de cette traque amicale. Elle imprime les photos obtenues sur un livre relié en papier glacé, qu’elle rapporte ensuite à Cannes l’année suivante pour les faire signer aux stars concernées.
Dans cet épais ouvrage, on aperçoit Omar Sy, Jean Dujardin, Roschdy Zem, côtoient Benoît Magimel ou Louis Garrel. Un sacré casting.
Carole avoue avoir eu des coups de cœur pour des Américains, tels que Will Smith ou John Travolta.
Franck regrette quant à lui d'avoir raté Robert de Niro cette année, mais se console avec le reste de sa moisson récoltée lors de cette 76e édition.
Et s'il ne devait en rester qu'un, ce serait Tony Curtis, l'incarnation parfaite pour ce fan absolu du cinéma qui l'a croisé à Cannes dans les années 1990.