Durant ce 75e Festival de Cannes, la rédaction de France 3 Côte d'Azur vous propose d'évoquer les long-métrages en faisant une pause sur la 75e minute des films. Projeté hors compétition, le film « Novembre » de Cédric Jimenez avec Jean Dujardin, Anaïs Dumoustier, Sandrine Kiberlain et Lyna Khoudri.
Novembre 2015 un mois funeste pour Paris. A la 75e minute nous sommes le 17 soit quatre jours après les attentats qui ont ensanglanté la capitale.
Deux jeunes femmes discutent sur le balcon d’un logement, au cœur d’une cité HLM. Elles sont cousines. Samia héberge Assna depuis quelques temps, et ce jour-là, elle essaie de lui soutirer une information très importante.
L’adresse d’une « planque », celle de deux hommes en fuite qu’Assna a aidés. Il s’agit de deux terroristes qui ont participé au massacre. Samia ne sait pas pourquoi sa cousine est impliquée, mais elle en est témoin. Elle a tout raconté à la Police qui l’a chargée d’obtenir cette information cruciale, équipée d’un micro. Si elle y parvient, l’enquête, qui piétine désespérément, pourra enfin avancer.
Le film de Cédric Jimenez raconte, presque heure par heure, les cinq jours qui ont suivi les attentats du 13 novembre 2015.
Une fois de plus, comme dans son précédent long-métrage Bac Nord, on est en totale immersion dans l’enquête, au plus près de tous ces hommes et ces femmes qui travaillent, ici, dans la lutte anti-terroriste. Et une fois de plus, c’est passionnant.
Car il faut savoir que durant ces tout premiers jours, malgré filatures, les écoutes téléphoniques, et l’arrestation de nombreux suspects, rien n’avance. Les terroristes sont soit morts, soit évaporés dans la nature.
C’est une jeune fliquette interprétée par Anaïs Demoustier qui va tomber, un peu par hasard, sur l’appel de Samia, déceler son importance et convaincre son chef (Jean Dujardin) d’agir. Samia, témoin fondamental qui, sur le moment, ne sera pas forcément très bien traité par la police, et qui depuis a changé d’identité pour sa sécurité.
La scène des deux cousines sur le balcon est essentielle, dans ce film, la 75e minute permet à l’enquête de faire un pas de géant.
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Tout savoir sur le film
"Un traumatisme d'une violence inouïe" qui rend ce film "important", a jugé Cédric Jimenez lors d'une conférence de presse ce lundi au festival. Hésitant à l'idée d'aborder ce sujet ultra-sensible, le Marseillais s'est laissé convaincre par le scénario d'Olivier Demangel, qui laisse totalement hors champ les attentats eux-mêmes.
Un contre-point de vue qui a aussi rassuré Sandrine Kiberlain, qui a avoué sa "réticence" au départ à accepter le rôle d'Héloïse, qui dirige la Sous-direction antiterroriste de la police judiciaire, "par rapport à la proximité des faits".
Le scénariste a initié le projet dès 2017, a-t-il expliqué lundi, avec l'idée de "raconter l'onde de choc" qui a suivi le drame, "ce moment où les services publics se mobilisent pour que la société tienne bon".
Résultat : un polar efficace, en immersion totale auprès des policiers, qui démarre en pleine soirée du 13 novembre et s'achève cinq jours plus tard, après l'assaut donné à Saint-Denis, où se réfugient les terroristes.
Après "BAC Nord" (présenté à Cannes en 2021) sur la police de Marseille, c'est la deuxième fois que Jimenez adopte le point de vue des forces de l'ordre dans un film.
"BAC Nord" avait été un gros succès en salles (2 millions d'entrées) mais avait provoqué la polémique, quand un syndicat policier ainsi que des politiques de droite et d'extrême droite l'avaient "récupéré" pour justifier leurs préoccupations sécuritaires, au grand dam de Cédric Jimenez.
La fiche de "Novembre" :
Acteurs : Jean Dujardin, Anaïs Demoustier, Sandrine Kiberlain, Jérémie Renier, Lyna Khoudri, Cédric Khan
Synopsis : Une plongée au cœur de l’anti-terrorisme pendant les 5 jours d'enquête qui ont suivi les attentats du 13 novembre.
"Novembre" sera en salles le 5 octobre.