"Je suis usé" confie un pharmacien, encore victime des inondations à Cannes

Un épisode de pluies violentes très local s'est subitement abattu sur Cannes et Antibes ce matin du 23 septembre, occasionnant de nombreux dégâts. Déjà victime de l'inondation de son commerce en octobre 2015, un pharmacien sinistré du secteur République regrette l'absence d'alerte prévenant

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À Cannes, le brutal épisode de pluie a assommé les riverains du secteur République. Ce matin du lundi 23 septembre, une partie du boulevard gît sous une dizaine de centimètres d'eau saumâtre, où se mêlent boues, branchages et déchets.

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Arrivant de Mouans-Sartoux pour aller en cours, Samantha a été surprise en arrivant à Cannes sur le boulevard de la République.

"C'étaient des torrents. Ma voiture a commencé à être emportée. Je suis rapidement sortie car elle prenait l'eau," raconte l'étudiante. Elle est montée sur une barrière avant d'être abritée chez un habitant du quartier.

80 centimètres d'eau

Gérant de la pharmacie du Prado toute proche, Philippe Delaye est déboussolé. Il a toujours en souvenir l'inondation de son officine en octobre 2015 qui l'avait obligé à fermer boutique quatre mois, et s'était alerté du bruit violent de la pluie en se levant. "J'ai regardé la météo ce matin comme d'habitude. Il n'y avait pas grand-chose, j'étais pas super inquiet."

Il décide quand même d'appeler le personnel de ménage déjà présent à la pharmacie : l'employée le prévient qu'elle est restée à l'abri dans le commerce à cause d'une pluie "très forte".

Le docteur en pharmacie décide de se rendre sur place : conscient de la vulnérabilité du quartier aux fortes pluies, Philippe Delaye se gare plus haut et arrive à pied à son commerce, qu'il découvre submergé à environ 80 centimètres. Il parvient à libérer l'agente d'entretien. "On n'a pas battu le record de 2015, j'avais eu 1m30," soupire-t-il.

Se préparer à jeudi

Devant sa vitrine chaotique, le pharmacien est décontenancé. "Je suis usé. Parce qu'on a des alertes rouges et il ne se passe rien, et lorsqu'on n'a pas d'alerte, c'est le drame. Je parle de drame parce que le vallon a fait péter la route. On ignore pourquoi mais le vallon n'arrive pas à s'évacuer et s'échappe vers la route," indique Philippe Delaye, montrant les camions pompant l'eau.

"C'est de la lassitude, de la fatigue," répète-t-il.

Avant que le courant soit remis, les pompiers déblayent la route et les locaux qui donnent sur celles-ci, avant la prochaine pluie.

"Il y a encore de la pluie cette semaine, et ça peut faire comme en 1995 où on avait eu une seconde inondation deux jours après la première. Il faut qu'ils évacuent l'eau, les boues et les branchages pour préparer jeudi," souffle-t-il.

Avec Jérémy Crunchant.

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