Le festival musical s’est achevé il y a une semaine avec une ultime soirée de concerts, le dimanche 6 août. Retour en chiffres sur cette 16ᵉ édition marquée par la présence de 56.000 festivaliers et une polémique nommée Lomepal.
56.000 festivaliers sont venus cette année, les 4, 5 et 6 août, participer à la 16ᵉ édition des Plages Electroniques de Cannes. Un festival de musique qui se déroule au pied du Palais des festivals, avec une programmation de 90 artistes ou formations musicales cette année, parmi lesquels DJ Snake, Armin van Buuren, Tale of Us, Hamza.
Au total, 8 scènes ont été déployées, dont 7 qui ont fonctionné de 14 heures à minuit trente. Les afters prenaient ensuite le relais jusqu'à 5 heures du matin.
Un succès d'affluence côté public, composé à 86% de festivaliers français. Il a fallu une équipe de 1800 personnes pour encadrer l'événement. 355 bénévoles ont participé à cette 16ᵉ édition.
Des nouveautés pour le public
Les Plages Electro vont bien au-delà du littoral. La disposition des espaces dévolus au festival ont été réaménagés, de quoi obtenir 3000 mètres carrés supplémentaires. De quoi créer "un espace premium sur la digue faisant face à la Scène Plage" a fait savoir l'organisation dans un communiqué de presse.
Le texte stipule aussi la création de la "Planète Plages, village qui a rassemblé associations et start-ups cannoises dans la verrière du Palais". Et à l'intérieur Palais, la création du Club by DJ Mag, et de la Secret stage, deux scènes dédiées.
Une charte verte pour la restauration
L'application Fest'app a été utilisée par la direction des Plages Electro "pour accompagner le public à tout moment", et "des gilets vibrants pour les personnes sourdes et malentendantes".
Côté restauration, des food trucks locaux, tous signataires d'une charte green, se sont engagés à proposer des aliments sélectionnés en circuit-court, servis dans de la vaisselle recyclée et recyclable. Ces restaurateurs itinérants devaient également trier leurs déchets et ne pas utiliser de plastique à usage unique.
Des points d'eau gratuits à plusieurs endroits étaient en accès libre. Cet effort n'aura pas empêché les festivaliers de jeter à même le sable de nombreuses bouteilles en plastique.
Une armée de bénévoles pour ramasser les déchets
Emportés par la foule, les déchets se sont retrouvés au sol : paquets de cigarettes, mégots, bouteille en plastique ou emballages de nourriture. Une farandole de bénévoles était présente pour les récupérer parmi la foule, sur cet espace naturel, à quelques mètres à peine de la Méditerranée.
De 16h à 20h30, NicePlogging prenait en charge le ramassage, et de 20h30 à 1 heure du matin, voire 2 heures du matin, "en fonction de la quantité de déchets", c'était au tour de CannesPlogging d'opérer, explique Tiffany Russo, volontaire de ce collectif. La brigade verte était aussi présente - des bénévoles inscrits pour l'évènement. Une centaine de personnes au total sur les seuls jours du festival.
L'opération a duré pendant trois jours, ainsi que le 7 août, journée de clôture pour ces bénévoles, qui ont été remerciés par un DJ set organisé par le festival, pour "passer un peu plus un moment de détente" confie Tiffany Russo.
La jeune femme explique également le comportement de certains festivaliers qui ont fait montre de quelques incivilités.
On a eu quelques personnes provocantes envers nous, qui pouvaient jeter des déchets par terre en nous disant de les ramasser.
Tiffany Russo, CannesPlogging
"D'autres personnes sont venues nous voir pour nous remercier, pour nous poser des questions, des personnes intéressées" par la démarche de ces bénévoles. "Des fumeurs gardaient leurs mégots dans la poche pour venir nous voir et les donner à un moment donné."
D'après ses estimations, 50 sacs par jour, de 100 litres chacun, ont été ramassés. Du côté des mégots, c'est vertigineux, elle estime à 245.000 le nombre d'unités laissées après le passage des festivaliers. Un total d'environ 1200 kilos ôtés par ces bénévoles dont la moyenne d'âge était de 22 ans. Les déchets étaient ensuite triés et valorisés, puis pris en charge par le circuit classique de ramassage de la ville de Cannes.
Une polémique nommée Lomepal
La 16ᵉ édition s’est achevée avec une troisième et ultime soirée de concerts le dimanche 6 août. En tête d'affiche, Lomepal, dont la présence a donné lieu à une polémique.
Le rappeur parisien de 31 ans est alors monté sur scène pour la première fois après l'annonce de l'Agence France-Presse de l'ouverture d'une enquête préliminaire pour viol par le parquet de Paris, consécutive à une plainte déposée en 2020, pour des faits survenus en 2017 à New York, aux Etats-Unis.
L'artiste est arrivé sous bonne escorte, encadrée par de nombreux agents de sécurité.
Des associations ou collectifs ont fait part de leur mécontentement en amont du concert, via un communiqué de presse commun, mais aussi le soir même. "Nous Toutes 06" et le Planning familial souhaitaient notamment voir la programmation du concert de Lomepal annulée. Une demande à laquelle l'organisation des Plages Electro n'a pas donné suite, expliquant les contraintes contractuelles qui les liaient à l'artiste, Antoine Valentinelli de son vrai nom.
Le 9 août, le festival Cabaret Vert (à Charleville-Mézières, dans les Ardennes) a quant à lui décidé de ne pas accueillir l'artiste qui devait s'y produire le 17 août.