Voilà qui répondra aux vraies questions existentielles de bon nombre d'Azuréens : Bikunu, basée au Cannet, compte vous faire bronzer en intégral sans pour autant vous dévoiler. Son secret : un tissu conçu pour laisser passer un certain spectre de rayonnements ultra-violets. Mais ce n'est pas sans risque pour la peau.
Mention spéciale pour le nom. Bikunu. Bikini, mais cul nu, pour ceux qui n'avaient pas compris. On frôle le génie. Cette petite start-up de la région cannoise, bien décidée à (re)dorer son blason, et le reste aussi, fabrique depuis un peu plus d'un an des maillots de bain très spéciaux.
Pour le plus grand bonheur, faut-il croire, des clients. "On n'arrête pas", souffle Luc Dessauvages, co-fondateur, avec son épouse, de l'entreprise. "On réceptionne les pièces et on envoie les colis, tous les jours. Depuis le début de l'année, on doit être à 2 000 maillots vendus."
Ces maillots magiques vous permettent, d'après leur concepteur, de bronzer en intégralité, y compris sous ledit maillot. Pour cela, il faut respecter une recette précise : s'enduire de crème solaire les parties dénudées, et laisser faire le textile pour le reste.
Car tout le secret est là : dans le textile. Développé en Allemagne, le tissu SunSelect© est conçu pour laisser filtrer un certain spectre de rayons ultra-violets, un peu comme le fait une crème solaire. "Notre plus-value à nous se fait sur le choix des encres d'impression, et des motifs, ainsi que de l'emplacement des coutures" explique le PDG de Bikunu.
Il n'est d'ailleurs pas le seul dans la région à utiliser les propriétés de ce tissu estampillé "Deutsche Qualität" : la marque Ekoï, basée à Fréjus et spécialiste des équipements pour cyclistes haut de gamme, développe actuellement une ligne de vêtements qui sera disponible en 2024.
Il est vrai que les cyclistes, tout comme les estivants, se retrouvent souvent affligés de drôles de motifs corporels. Il n'en reste pas moins que le soleil représente un danger à haute dose. Donc, selon la formule consacrée, c'est à consommer avec modération !
Une dermatologue rappelle les risques pour la peau
Pour savoir si l'usage de ces maillots est recommandé, France 3 Côte d'Azur a contacté Valérie Bronsard, dermatologue à Nice. Pour elle, ces maillots sont effet de mode et il ne faut pas prendre la protection de sa peau à la légère, surtout l'été.
"S'il s'agit d'un tissu trans-bronzant, on les connait bien. Ils bloquent certes les UVB qui sont les "UV méchants" dans l'imaginaire collectif et laissent passer les UVA qui font bronzer. Mais on sait aujourd'hui que les UVA sont dangereux pour les cancers de la peau. Ils pénètrent plus profondément et touchent les cellules de la membrane basale à la jonction entre le derme et l'épiderme. Et c'est pourvoyeur de cancer cutané".
La dermatologue préconise de tout de même appliquer de la crème solaire sous le maillot, car "les UVA sont les principaux responsables du vieillissement".
Bronzer sans trace c'est super, mais avoir la peau toute ridée l'est moins.
Valérie Bronsard - dermatologue
Les parties du corps généralement cachées par les maillots (seins pour les femmes et partis intimes) sont d'ailleurs plus sensibles au soleil. "La peau de ces zones est beaucoup plus fine, contrairement à la peau du visage. L'exposition répétée est dangereuse."
Pour la spécialiste, le bronzage est de toute façon un signe de souffrance de la peau qui a voulu se protéger des UV. "80 % des cancers de la peau sont dus au soleil. La meilleure protection, c'est d'éviter le soleil, surtout entre 11h et 15h. La seconde protection indispensable, c'est le vêtement. Donc si on enlève ça, c'est antinomique."
Le bikunu serait donc à consommer avec modération. Et avec crème solaire surtout.