Comment des bénévoles azuréens relèvent le défi du réchauffement climatique au Maroc

Arrivés le dimanche 2 octobre dernier, les bénévoles des associations "Trekkeuses pour elles" et "Mission trekkeurs" ont, enfin, foulé le sol de Tadighousi-Goulmima de la province d'Er-Rachidia, au pied de l'Atlas au Maroc. Leur objectif, réalimenter en eau la palmeraie, avance plus vite que prévu.

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3 octobre 2022. La trentaine de bénévoles des associations "Trekkeuses pour elles" et "Mission trekkeurs" arrivent, armés de pelles et de pioches, à la palmeraie de Tadighousi-Goulmima de la province d'Er-Rachidia au Maroc. Une palmeraie au creux de la vallée Tafilalet, au pied de l'Atlas.

C'était il y a deux ans. Deux ans, jour pour jour, que la tempête Alex s'abattait sur les Alpes-Maritimes. Deux ans plus tard, parmi les bénévoles qui se sont envolés pour le Maroc, des habitants de la Vésubie et de la Roya. Deux des vallées dévastées par la tempête Alex.

"Une spirale solidaire"

Dans le groupe, il y a Karine Rigaut, qui vit dans le hameau de Castérino, et Hélène Caillet, qui habite, avec son époux, à Saint-Martin-Vésubie, juste à côté de la gendarmerie qui a été emportée par les flots de la tempête Alex.

Alors forcément cette action, c'était "juste" évident pour elles.

"On a été aidés par des amis, des collègues et des associations", se souvient Hélène Caillet. Une solidarité qui les a fortement touchés. Une fois les travaux finis, ils ont voulu, à leur tour, donner de leur temps. Et les voici depuis quelques jours au Maroc, pour tout simplement aider.

"Tout ce que l'on a appris sur la gestion de l'eau durant ces deux années de reconstruction chez nous, dans les Alpes-Maritimes, tout ce que nous a appris la tempête Alex, nous l'appliquons ici. Une spirale solidaire, pour apporter de l'eau à ceux qui en manquent", explique tout simplement Karine Rigaut.

Un projet en deux temps

Les terres agricoles qui font vivre les nombreuses familles du centre-est du Maroc subissent de plein fouet la sécheresse actuelle et le réchauffement climatique.

La terre, de l'argile, est sèche. Très sèche. Pour qu'elle puisse produire, il faut, selon les techniques ancestrales des locaux, inonder les champs, plusieurs fois par an, pour que l'eau pénètre et imbibe le sol.

Acheminer l'eau, et donc faire perdurer la vie en irriguant les terres agricoles, est le défi de ce petit groupe.

Cette année, il n'y a rien. Il n'y a pas eu assez d'eau. En 14 mois, il n'a plu que deux fois ! La Séguia, qui normalement est alimentée par l'oued juste au dessus, est sèche !

Karine Rigaut

"Pour cette semaine, l'objectif est multiple : élaguer, nettoyer, tracer, creuser, terrasser et mettre en place le bassin de rétention de 11 m3 et les canalisations", poursuit Karine Rigaut.

En mars 2023, le groupe reviendra y installer les pompes et les panneaux solaires.

"Ça avance trop vite, c'est génial !"

La voix de Karine Rigaut est pleine d'énergie et de fierté en ce début d'après-midi. Après seulement un jour et demi de travail sur place, le groupe a pratiquement rempli son contrat.

"C'est fou, nous avançons à vitesse grand V. Nous sommes même un peu désœuvrés dans l'attente de la livraison du regard", rigole Karine Rigaut.

Ça avance trop vite, c'est génial !

Karine Rigaut

Organisés par secteur de compétences, la trentaine de Français ne ménagent pas leur tâche. Il y a ceux qui creusent, ceux qui pellettent, ceux qui conduisent le tractopelle mis gracieusement à disposition par la municipalité et ceux qui vont souder les grosses canalisations en fer.

La solidarité décuple les énergies et les énergies la solidarité

Parmi les moments forts de ces deux derniers jours, il y a la découverte du Maroc (sur les 32 personnes, 28 ne connaissaient pas le pays), mais aussi et surtout la rencontre et l'alchimie qui se sont opérées avec les populations locales.

C'était vraiment très, très fort. Non seulement les berbères et les nomades nous ont vraiment beaucoup aidés, mais se sont joints à nous, les chefs de tribus, les chefs de familles, qui possèdent les terres, et, encore plus remarquable, la plupart des jeunes des villages.

Karine Rigaut

"Tous avec une pelle, une pioche ou une machette. Cette entraide était un moment extraordinaire à vivre", continue l'habitante de Castérino.

Le groupe reviendra au mois de mars achever sa mission. Et, à n'en pas douter, l'an prochain, il y aura du blé, de l'orge et du maïs dans la vallée du Tafilalet.

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