Des bénévoles azuréens partent au Maroc pour aider des habitants impactés par la sécheresse

Après la Belgique l'année dernière, c'est au Maroc que des bénévoles et des sinistrés de la tempête Alex ont prévu de donner un coup de main. La mission cette fois-ci : aider une palmeraie à se réalimenter en eau.

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Ils seront une trentaine de bénévoles, venus des Alpes-Maritimes et du Var. Début octobre, ils partiront pendant une semaine au Maroc, dans la palmeraie de Tadighoust. Ces terres agricoles, qui font vivre de nombreuses familles du centre-est du pays, subissent de plein fouet la sécheresse actuelle et le réchauffement climatique.


La situation est critique, car, "il y a quelques années, une grande crue a fait dévier l'oued", explique Karine Rigaut, de l'association Trekkeuses pour elles. Cette rivière, qui traverse la palmeraie, était utilisée par les habitants pour irriguer leurs terres. Mais aujourd'hui, "l'oued n'arrive plus jusqu'au captage de la Séguia". 2,5 kilomètres les séparent.

Nous voulons créer une récupération d'eau grâce à une pompe qui fonctionne avec des panneaux solaires afin de pouvoir de nouveau relier la Séguia et l'oued.

Karine Rigaut

"Tant qu'il n'y avait pas de sécheresse, les habitants avaient un 'droit à l'eau' au captage de la Séguia 3 ou 4 fois par an", poursuit Karine Rigaut.

"Aujourd'hui, cette distribution diminue car la source est en train de se tarir. Il n'est plus possible d'arroser sauf à payer un ravitaillement en eau de la Séguia, mais il n'y a pas d'argent. Il y a donc moins de récoltes dans l'année."

D'une tempête naît une solidarité

Parmi les 33 bénévoles qui s'envoleront pour le Maroc, il y a des habitants de la Vésubie et de la Roya, sinistrés de la tempête Alex. C'est le cas de Karine Rigaut, qui vit dans le hameau de Casterino, mais aussi d'Hélène Caillet. Elle et son mari habitent à Saint-Martin-Vésubie, à côté de la gendarmerie qui a été emportée par les flots de la tempête Alex.

Cette famille de la Vésubie n'a pas perdu sa maison, mais l'édifice a connu de gros dégâts. "On a dû tout réparer sans presque aucune aide des assurances. On a été aidé par des amis, des collègues et des associations", se souvient Hélène Caillet. Une solidarité qui a fortement touché ce couple. Une fois les travaux finis, ils ont voulu, à leur tour, donner de leur temps.

Apporter notre pierre et aider comme on a été aidés, ça nous paraissait normal.

Hélène Caillet

Son mari est alors allé aider les sinistrés de Troos en Belgique et, ensemble, ils ont rejoint l'association Mission trekkeurs.

"Ce ne sera pas de tout repos !"

Le dimanche 2 octobre, deux ans jour pour jour après le passage de la tempête Alex, les bénévoles des associations Trekkeuses pour elles et Mission trekkeurs auront une semaine pour installer dans la palmeraie une nouvelle pompe et de nouvelles canalisations. De quoi permettre aux habitants de réhydrater leurs cultures d'orge, de blé, de dattes ou encore les oliviers.

"Ca fait 12 ans que je vais dans cette palmeraie marocaine. Ces habitants cultivent leur parcelle pour pouvoir vivre et manger", poursuit Karine Rigaut.

"Nous, on sait travailler en équipe sur plusieurs jours en dormant sous tente", ajoute Martial Lyonnais, à la tête de l'association Mission trekkeurs. L'association compte aujourd'hui 200 trekkeurs bénévoles. Il y a un an, nous les avions suivis, justement lors d'une mission de raccordement en eau d'une maison à Fontan (vidéo ci-dessous à partir de 9'42") :


"Je n'y serai pas allée toute seule"
, précise Hélène Caillet, qui a dû se faire faire un passeport pour l'occasion. "Mais avec l'organisation et l'encadrement de Mission trekkeurs, je suis confiante. Je suis sûre que je vais être fatiguée à la fin de chaque journée. Ce ne sera pas de tout repos !"

À la recherche de financements

L'opération d'une semaine est estimée à un peu plus de 21.000 euros. Une partie de cette somme est issue de dons. Les bénévoles, quant à eux, participent à hauteur de 620 euros chacun.

Il ne reste plus que 1.800 euros à trouver pour acheter la pompe et les deux panneaux solaires. En parallèle, Mission trekkeurs organise une soirée le 16 septembre à Roquebrune-sur-Argens (Var) afin de récolter des fonds et ainsi réduire les frais de chaque participant.

Sur place, les bénévoles se rendront également dans l'école d'un village voisin pour leur offrir cahiers, gommes et crayons.

En plus des chantiers sur le territoire national, j'ai envie, chaque année, de réaliser une mission humanitaire à l'étranger.

Martial Lyonnais

Cette mission, et celle en Belgique l'année dernière, sont peut-être les premières d'une longue liste à venir...

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