Le confinement n'est pas un moment favorable pour la gestion des chats errants, qui risquent de proliférer rapidement en période de reproduction. Les associations qui les protègent lancent un appel à l'aide.
Tout d’abord, et c’est important de le rappeler, nourrir les animaux errants, y compris au sein de colonies de chats stérilisés, n’est pas autorisé en France. Il y a bien sûr une grande tolérance à ce sujet.
Mais depuis le début du confinement, le 17 mars dernier, les associations de protection animale demandent au gouvernement de pouvoir continuer leur activité de nourrissage des chats errants et de stérilisation, en pleine saison des amours.
À ce jour les demandes auprès des ministères n'ont reçu aucun écho positif.
Pour Cécilia Fruleux, la Directrice de l'association Au Service des Animaux 06, il s'agit d'une urgence sanitaire : « l'hiver a été doux et certaines chattes ont déjà eu une première portée, d'autres chattes sont en gestation, la population de chats errants va doubler un peu partout si on n'agit pas vite ».
L'ASA 06 stérilise environ 300 chats (mâles et femelles) par an et jusqu'à 500 certaines années. Une action qui est mise en berne depuis le confinement. Les bénévoles des associations de protection animale, qui se chargent de nourrir les chats errants et de capturer ceux qui n'ont pas encore été stérilisés, rencontrent en effet le problème d'autorisation de déplacement pour aller nourrir ces animaux, au-delà de 1 km du domicile.
Certains ont même écopé d'une amende de 135 €.
Jacky Ladrière, président de l'association "Sauvegarde de l'habitat des animaux" à Saint-Jeannet (06), déplore le manque d'intérêt pour la cause animale :
" Même si, bien sûr, le moment est grave, il ne faut pas oublier nos compagnons. Nous essayons de trouver de nouveaux bénévoles pour aller nourrir et surveiller les chats errants dans les secteurs éloignés de nos nourrisseurs habituels mais ce n'est pas facile, les gens ont peur de sortir avec le coronavirus. Une attestation officielle pour aller nourrir les chats au-delà du 1 km du domicile faciliterait notre organisation au quotidien avec nos adhérents."
Une pétition a d'ailleurs déjà recueilli près de 27 000 signatures.
L'Italie, l'Espagne ou la Belgique ont déjà pris des mesures dans ce sens.
En attendant, muni de l'attestation de déplacement dérogatoire, le nourrissage des chats errants dans le périmètre de 1 km de son domicile est accepté.
Il suffit de cocher la case « déplacements brefs, à proximité du domicile, liés à l'activité physique individuelle des personnes [à l'exclusion de toute pratique sportive collective] et aux besoins des animaux de compagnie ».
#ChatsErrants
— FBB_Officiel (@FBB_Officiel) April 3, 2020
L'accord du @Agri_Gouv pour le nourrissage des chats errants : Il est possible de poursuivre cette activité si elle était déjà mise en oeuvre avant le #confinement. Les personnes devront avoir une attestation dérogatoire aux déplacements ? https://t.co/ETPOabmzKa pic.twitter.com/N4x3FhtllA
De son côté, la Fondation Brigitte Bardot a demandé un éclaircissement au ministère de l'Intérieur et au ministère de l’Agriculture, en rappelant la nécessité d’assurer les soins des animaux stérilisés, suivis par des protecteurs de terrain.
Nous attendons que le gouvernement français prenne sans délai une décision, la situation de certains chats étant plus que précaire."
> Rappelons qu'il s'agit de sortie individuelle, les regroupements étant interdits.