Le Festival de Cannes avait déjà tiré un trait sur ses dates initiales, du 12 au 23 mai. Les organisateurs ont annoncé ce mardi soir que l'édition 2020 est annulée dans sa version classique... Mais le temps fort du 7e fort pourrait se dérouler sous une "autre forme". Son délégué général y tient.
Ce 16 avril devrait être un moment important pour l'édition du Festival de Cannes : l'annonce de la sélection officielle des films invités.
Depuis plusieurs jours, le dégélgué général de la manifestation ne cesse de le redire, il veut que l'événement cannois se fasse "sous une autre forme".
Dans une interview, publiée façon communiqué de presse sur le site officiel du festival il précise enfin son idée.
"Nous pensions à différents formats, y compris une montée des marches avec masques ! Mais chacun a compris, la situation est désormais claire: si un festival a lieu, c’est que tout a lieu, c’est que la vie a repris normalement. Le déconfinement commence le 11 mai, on verra comment ça se passe. Mais si le virus n’a pas été sérieusement éloigné d’ici à l’été, les autorités n’accepteront la tenue d’aucune manifestation collective avant longtemps. En tout cas, comme rien ne peut être envisagé avant mi-juillet, cela signifie que les premiers rendez-vous auront lieu à la rentrée. On verra de quelle manière."
Vers un label ?
Toujours dans cette interview en ligne, le délégué général, qui n’a pas dit son dernier mot parle aussi de faire valider par un "label Cannes 2020" les films qui sortiraient en salles. Les sélections parallèles y seraient associées :Ce label permettrait de valoriser les films qu’on a vus et de s’y retrouver dans le dédale que sera l’organisation de leur sortie à l’automne.
La sélection serait toujours en cours. Les organisateurs ne voualient pas directement passer à l’année prochaine : "Nous voulons être présents à l’automne pour contribuer au vaste chantier de la reconquête du cinéma."
Quant à la version numérique : Il faudrait que les réalisateurs et leurs producteurs soient d’accord, ce qui n’est pas le cas."
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Le 19 mars, le Festival de Cannes avait déjà tiré un trait sur ses dates initiales, du 12 au 23 mai. Les organisateurs voulaient pourtant garder espoir et travaillaient sur "plusieurs hypothèses", "dont la principale serait un simple report, à Cannes, fin juin - début juillet 2020". Mais l'annonce du président de la République de suspendre tous les événements jusqu'à la mi-juillet semble remettre en cause le choix des organisateurs.
L'annonce de l'annulation dans la version "classique" a été faite ce mardi 14 avril :
Il apparaît désormais difficile de penser que le Festival de Cannes puisse être organisé cette année sous sa forme initiale », écrivent les organisateurs dans un communiqué ce mardi soir.
Mais avec les réflexions suivantes :
« Néanmoins, indique le communiqué, le Festival de Cannes, qui est un instrument essentiel de soutien à l’industrie cinématographique, doit continuer à étudier l’ensemble des éventualités permettant d’accompagner l’année cinéma en faisant exister les films de Cannes 2020 d’une manière ou d’une autre. »
Cette année, il va devoir aller plus loin et se réinventer. Mais sous quelle forme ? Digitale ? Thierry Frémaux ne semble pas de cet avis.
"Voir des films de Wes Anderson ou de Paul Verhoeven sur un ordinateur ? Découvrir +Top Gun 2+ ou le prochain Pixar, ailleurs que dans une salle? La sortie de ces films a été repoussée pour qu'ils puissent précisément être vus sur grand écran", selon le délégué du festival.
Cannes 2020 : une édition digitale "ne fonctionnerait pas", selon Thierry Frémaux - https://t.co/QK6AExdSFT pic.twitter.com/nrztzPcCaj
— Premierefr (@PremiereFR) April 8, 2020
L'organisation indique toujours sur le site officiel que "plusieurs hypothèses sont à l’étude afin d’en préserver le déroulement, dont la principale serait un simple report, à Cannes, fin juin - début juillet 2020". Elle précise que "dès que l’évolution de la situation sanitaire française et internationale nous permettra d’en évaluer la possibilité réelle, nous ferons connaître notre décision, dans le cadre de la concertation actuelle avec l'Etat et la Mairie de Cannes ainsi qu’avec le conseil d’Administration du Festival, les professionnels du cinéma et l’ensemble des partenaires de la manifestation.
Le Festival répond à vos questions sur cet éventuel report sur une page dédiée.
Les sélections parallèles ?
Quant aux sélections parallèles, ce mercredi 15 avril , la Quinzaine des réalisateurs, la Semaine de la critique et l'ACID ont annulé leurs éditions 2020.
Une annulation avec un bémol :
"Afin de soutenir l'ensemble du secteur cinématographique, très affecté par la situation présente, chaque section, en concertation avec le Festival de Cannes, étudie cependant la meilleure façon de continuer à accompagner les films soumis à leur édition 2020."
- Quinzaine des Réalisateurs : Les organisateurs avaient d'abord précisé sur leur site qu'ils "souhaitainent cependant respecter les engagements pris auprès des professionnels qui proposent leurs films à la Quinzaine des Réalisateurs, nous poursuivons toutefois à ce jour le processus de sélection".
- Pour la Semaine de la Critique, ce mardi le discours était assez similaire : "nous ne pouvons prévoir si nous serons en mesure d’annoncer notre sélection ni quel format elle prendrait. Ces décisions seront prises en concertation avec les institutions, les équipes des différentes sections du Festival ainsi que la profession, dont nous souhaitons être solidaire face à cette crise inédite. Nous sommes pleinement conscients de la gravité de la situation et nous ne pouvons prévoir à l’heure actuelle si nous pourrons annoncer une sélection, ni à quel moment, ni quelle forme elle prendra."
Coronavirus : à qui revient la décision d'annuler un événement?
À l'heure actuelle, devant l'agitation et la confusion provoquées par la multiplication de nouveaux cas de coronavirus, la politique en matière d'annulation d'événements ou de rassemblements n'est pas très claire. Alors que l'exécutif suisse a décidé purement et simplement d'interdire tous les événements de plus de 1000 participants, il n'existe pas de consigne aussi précise à l'échelle nationale pour la France. Conséquence : au niveau de la préfecture des Alpes-Maritimes par exemple, on nous explique que la prise de décision concernant le maintien de tel ou tel événement se fait au cas par cas et relève de la responsabilité des organisateurs.Autre son de cloche, dans un communiqué de presse publié le vendredi 28 février, le maire de Cannes David Lisnard, coorganisateur du salon international de l'immobilier MIPIM, explique avoir "longuement échangé ces dernières heures avec le Premier ministre, notamment pour savoir ce que l'Etat, seul décisionnaire en la matière, préconiserait comme mesures, en particulier concernant les rassemblements et événements". Une position plutôt cohérente étant donné que la santé publique est une fonction dont est dépositaire l'Etat central.