Malgré la crise sanitaire, des dizaines de migrants venus d'Afrique ou du Moyen-Orient tentent toujours d'atteindre la France en traversant la mer ou la frontière italienne. Et ce, malgré l'hiver et au péril de leur vie. On en parle ce soir avec nos invités dans l'avant JT à 18h30.
L'épidémie du Covid-19 n'a pas freiné leurs espoirs. A la frontière franco-italienne, les migrants sont toujours plus nombreux à risquer leur vie lors de la traversée des Alpes, par des routes de montagne rendues particulièrement périlleuses l'hiver.
Parmi eux, de plus en plus de familles avec leurs enfants passent par des cols escarpés en pleine nuit pour fuir les contrôles de police. S'ils sont arrêtés, ces migrants venus d'Afrique, d'Asie ou du Moyen-Orient sont la plupart du temps renvoyés en Italie, sans pouvoir déposer une demande d'asile.
Du côté de la Méditerranée, des embarcations de fortune tentent encore la traversée pour emmener des migrants sur les côtes européennes. Les sauvetages se poursuivent au large de la Libye. Depuis le 11 janvier, plus de 400 rescapés ont été accueillis à bord de l'Ocean Viking, navire humanitaire affrété par l'ONG SOS Méditerranée basée à Marseille.
Il y a 5 ans aujourd’hui, notre 1er navire de sauvetage, l'#Aquarius, naviguait pour la 1ère fois vers la #Méditerranée centrale. Depuis 2016, la crise humanitaire s'est aggravée. Ces 2 premiers mois de 2021, au moins 170 personnes sont mortes en Méditerranée. #TogetherForRescue pic.twitter.com/OjrU2aA5pO
— SOS MEDITERRANEE France (@SOSMedFrance) February 26, 2021
Des militants face à la justice
En mer ou sur les chemins de montagne, militants, bénévoles et associations portent secours à ces migrants, tout en prenant le risque d'être poursuivis.
S'ils franchissent la frontière italienne, les maraudeurs des Alpes risquent d'être suspectés d'aide à l'entrée illégale sur le territoire. Soupçonnés d’avoir aidé des migrants à passer la frontière, deux maraudeurs âgés de 28 et 31 ans seront ainsi jugés à Gap le 22 avril. Ils risquent jusqu'à cinq ans de prison et 30.000 euros d’amende.
Devenu un symbole de l'aide aux migrants, l'agriculteur Cédric Herrou est quant à lui toujours au coeur d'une bataille judiciaire. Poursuivi pour avoir convoyé des migrants depuis la frontière italienne, celui qui a fait reconnaître le principe de fraternité par le conseil constitutionnel est retourné devant le tribunal le 3 mars.
Mercredi 3 mars ça repart ! La Cour de cassation examine le pourvoi du parquet général de Lyon contre ma relaxe. Deux fois en cassation pour la même affaire ! Le ministère publique s'acharne contre la Fraternité désormais à valeur constitutionnelle.
— Cédric Herrou (@CedricHerrou) March 1, 2021
Après avoir été initialement relaxé en appel de toutes les poursuites au mois de mai 2020, le parquet général de Lyon s'est pourvu en cassation contre la relaxe du militant de la vallée de la Roya.
Tensions autour du rôle des autorités
Après plusieurs années de crise migratoire, les pouvoirs publics peinent toujours à se positionner et font l'objet de critiques régulières. Depuis le début de l'hiver notamment, la présence renforcée de forces de l'ordre aux frontières a été vivement dénoncée par plusieurs associations et certains élus.
Pour Guillaume Gontard, sénateur écologiste de l'Isère, cette situation entraîne une "multiplication des atteintes aux droits humains, le refoulements des exilés et, depuis quelques semaines, des pressions policières et judiciaires sur les bénévoles".
A Briançon, la décision du maire Arnaud Murgia (LR) de ne pas renouveler la convention d'occupation des lieux à l'association "Refuges solidaires" alimente aussi ces tensions. "La question migratoire et de l'hébergement d'urgence ne peut être réalisée que dans l'État de droit, avec des professionnels et dans un cadre réglementaire", justifie-t-il auprès de l'AFP.
L'élu a donc accordé un délai de six mois à ce centre d'accueil et de premiers soins, affirmant vouloir ensuite rénover le bâtiment pour y accueillir un Centre d'accueil de demandeurs d'asile (CADA).
Une fois ces hommes et ces femmes arrivés sur le territoire, reste en effet à savoir où les accueillir. Mardi dernier, la ville de Marseille et le département des Bouches-du-Rhône se sont renvoyé la responsabilité de la prise en charge des mineurs isolés étrangers. Plusieurs dizaines d'entre eux avaient planté leurs tentes devant la mairie pour alerter sur leur situation, avant d'être hébergés dans un gymnase le soir par la mairie.
Ce n’était pas de notre responsabilité, mais c’était notre devoir.
— Benoît Payan (@BenoitPayan) March 3, 2021
À Marseille, il ne peut pas y avoir des enfants qui dorment à la rue, quelle que soit leur histoire ou leur couleur de peau. https://t.co/J2uLigTqCE
Pointée du doigt par la municipalité, Martine Vassal, présidente du département des Bouches-du-Rhône, a réagi sur son compte twitter en accusant "certains" de "favoriser le trafic d’être humain et [d']instrumentaliser la misère".
Quelles peuvent être les solutions à apporter aujourd'hui ? On en parle ce soir avec nos invités dans l'avant JT de France 3 Provence Alpes à 18h30.