Vaccination obligatoire, manque d'effectifs, dysfonctionnements du Samu 06... Près de 250 pompiers des Alpes-Maritimes ont fait part de leur mécontentement ce jeudi 9 septembre devant la préfecture des Alpes-Maritimes.
À la fois professionnels et volontaires, environ 250 pompiers se sont réunis dans la matinée devant le centre administratif et la préfecture des Alpes-Maritimes, à Nice. Un rassemblement ce 9 septembre pour manifester leur opposition à la politique gouvernementale.
Le département compte 1.240 sapeurs-pompiers professionnels, 3.131 volontaires et 358 Personnel Administratif et Technique (PAT).
La mobilisation est à l'initiative du syndicat autonome des sapeurs-pompiers et des personnels administratifs et techniques des Alpes maritimes (SPP-PATS), qui est majoritaire au sein du département.
Premier point de crispation : l'obligation vaccinale, qui est selon eux une atteinte aux libertés fondamentales, et plus particulièrement à leur liberté de choix. Une mesure d'autant plus "incohérente", estiment-ils, que les policiers n'y sont pas soumis à ce stade.
"On nous assimile à des soignants, alors qu'au début de la pandémie on nous a envoyé au feu sans protection particulière", regrette Walter Galot, secrétaire général de la fédération autonome.
Manifestation de sapeurs-pompiers du @sdis_06 ce jeudi matin à #Nice06. Opposés à la vaccination, ils dénoncent aussi un manque d'effectif > Walter Galot secrétaire général de la fédération autonome des sapeurs-pompiers - https://t.co/lz4ue4v3BL pic.twitter.com/qWtfcrYchK
— France 3 Côte d'Azur (@F3cotedazur) September 9, 2021
Ils dénoncent également une baisse de leurs effectifs opérationnels ces dernières semaines, alors qu'ils ont vu le nombre d'interventions augmenter avec la période estivale. "Les collègues ont été mis à l'épreuve rudement cet été, avec une diminution parfois de 50% des effectifs", déplore le président de la fédération SPP-PATS, André Goretti.
Il s'insurge, aussi, d'avoir dû "supporter les manquements importants du Samu, qui n'était pas en capacité de répondre aux citoyens français et aux sapeurs-pompiers lorsqu'il s'agissait d'engager des secours à personnes".
Des suspensions sans salaire en l'absence de vaccination
Une réunion avec le préfet des Alpes-Maritimes a eu lieu en fin de matinée pour évoquer ces différents sujets. Un autre rassemblement est également prévu ce vendredi à 14h30 sur la place Masséna de Nice.
Les pompiers se sont déjà mobilisés à plusieurs reprises contre l'obligation vaccinale, à la fois dans les Alpes-Maritimes mais aussi dans d'autres villes de la région Paca.
La fédération autonome SPP-PATS, 3e syndicat national des sapeurs pompiers, a déposé un préavis de grève générale et illimitée depuis le 9 août dernier.
Appel à la grève nationale illimitée à compter du 9 août 2021 à minuit!!!#FaSppPats #grevenationale #VaccinationObligatoire pic.twitter.com/oeJTVkK6zQ
— FA/SPP-PATS (@faspppats) August 6, 2021
Les débats sur la vaccination obligatoire et le pass sanitaire, toutefois, sont source de tensions et de désaccords au sein des effectifs.
Jusqu'au 14 septembre, la présentation d'un test négatif était suffisante, mais les pompiers devront dès le 15 attester au moins d'une injection. À partir du 16 octobre, ils devront ensuite prouver avoir reçu les deux doses.
Les pompiers volontaires qui s'y refusent risquent une suspension de deux mois sans salaire, puis un licenciement pour non-respect de l'obligation. Les pompiers volontaires, de leur côté, devront se mettre en suspension de contrat, avec un risque de "désaffection" de la profession qui inquiète les syndicats.
"L'obligation va être préjudiciable pour nos collègues qui ont fait le choix de ne pas être vaccinés, et aussi pour le service [...] s'ils sont mis à pied, on aura une baisse d'effectifs, et c'est un énorme souci", déplore le secrétaire de la fédération autonome SPP-PATS, Walter Galot.
Pour s'y opposer, le syndicat a saisi le conseil d'Etat pour demander la suspension du décret du 7 août sur la vaccination, et propose d'accompagner les sapeurs-pompiers non-vaccinés pour formuler des recours contentieux individuels.