Affaire des orques de Marineland : au tribunal de Grasse, l'avocat du parc dénonce un "déchaînement médiatique"

Une procédure en référé se tenait ce mardi au tribunal judiciaire de Grasse. L'association One Voice avait assigné Marineland en justice pour que le parc conserve ses trois orques le temps qu'une expertise judiciaire indépendante soit menée.

C'est une nouvelle étape du devenir des trois orques du parc Marineland d'Antibes qui s'est déroulée ce mardi matin au tribunal judiciaire de Grasse (Alpes-Maritimes).

L'association One Voice avait assigné Marineland en justice, dans une procédure en référé, car elle craint que le parc ne se sépare prochainement de ses trois orques. One Voice souhaite que la justice contraigne Marineland à garder les cétacés le temps qu'une expertise judiciaire indépendante soit menée à bien par deux experts, le 19 janvier prochain.

Cette expertise est la conséquence d'une décision judiciaire de la cour d’appel d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) du 21 septembre 2023. Elle concerne à la fois l’examen des installations du delphinarium et l’état de santé des orques.

Il y a besoin de "plusieurs mois d'expertise"

Après l'audience, Caroline Lanty, l'avocate de l'association, s'est exprimée auprès de France 3 Côte d'Azur. "La demande de One Voice est de permettre aux orques de rester au sein de Marineland pour que les experts judiciaires qui ont été désignés puissent prendre conscience de leur état de santé, de leurs interactions, de l'état des bassins et de l'état de l'eau".

"Pour faire cette expertise", poursuit l'avocate, "il y a besoin de plusieurs mois pendant lesquels les animaux doivent rester à la disposition des experts judiciaires". L'association craint que, au-delà du 19 janvier, les orques soient transférés hors du parc. D'où cette procédure en référé. "Il est important qu'elles puissent, pour la première fois de leur vie, être examinées par des experts judiciaires indépendants."

"Déchaînement médiatique"

Peu loquace depuis le début, le parc Marineland a tenu a faire entendre son point de vue à la barre du tribunal judiciaire, par la voix de son avocate, Me Anne Dumas L'Hoir.

"Il y a eu un déchaînement mediatique et un trouble à l'ordre publique de l'association One Voice alors que la préfecture démentait tout transport des trois orques", a plaidé le conseil.

One Voice utilise un prétendu mauvais état de santé des orques pour faire pression sur le gouvernement et créer des sanctuaires marins.

Me Anne Dumas L'Hoir, avocate de Marineland

L'avocate au barreau de Paris dément tout "départ imminent", "mais à terme, oui". "Il faut entraîner les orques à entrer dans un brancard pour un déplacement qui arrivera un jour. En attendant, elles seront encore sur le parc après sa réouverture."

Une expertise en novembre dernier

Le 28 novembre dernier, une expertise avait déjà été faite par deux experts envoyés par le gouvernement. Dans leur rapport, ils considèrent que l'état clinique des orques est satisfaisant et que leurs conditions environnementales sont adéquates.

"Ils sont restés deux heures sur place", pointe Muriel Arnal, la présidente de One Voice, présente à l'audience à Grasse. "Il faut une expertise beaucoup plus fouillée, beaucoup plus profonde."

Selon One Voice, Marineland souhaite envoyer les trois orques au Japon, où il y a "une exploitation commerciale des animaux avec un niveau de règles de protection animale très dégradé et très inférieur à la France". L'association aimerait, elle, que ces animaux soient transférés vers un sanctuaire marin au Canada.

De son côté, Marineland ne souhaite pas communiquer. La décision du tribunal de Grasse sera rendue ce mercredi 17 janvier.

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