Une audience est prévue ce mardi 16 janvier au tribunal de Grasse pour décider si le parc pourra déplacer ou pas les trois orques de Marineland. L'association One Voice redoute un transfert rapide des cétacés vers le Japon. Une expertise judiciaire est prévue le 19 janvier.
Une petite victoire pour les défenseurs des animaux. L'association One Voice a assigné Marineland en justice. Une audience se tiendra ce mardi au tribunal judiciaire de Grasse (Alpes-Maritimes) à 9h pour décider s’il est fait interdiction plus durable au parc de déplacer les trois orques.
C’est une victoire d’étape importante pour les défenseurs des animaux que nous sommes, même si elle ne présage en rien de l’issue finale.
Association One Voice
Ce délai devrait permettre aux deux experts judiciaires désignés par la cour d’appel d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) le 21 septembre 2023 de mener à bien leur mission en présence des orques. L’expertise concerne à la fois l’examen des installations du delphinarium et l’état de santé des orques. Une nouvelle date de première réunion d’expertise judiciaire est fixée au 19 janvier 2024.
L'association rappelle qu'une orque est morte mi-octobre, Moana était âgée d’à peine 12 ans. En général, les orques vivent plusieurs dizaines d'années et, même en captivité, certaines réussissent à atteindre la cinquantaine. Selon le rapport provisoire d'autopsie, "l’examen macroscopique n’a pas permis de déterminer la cause de la mort de l’animal".
Exercice de stress grandeur nature en vue d'un transfert ?
Depuis le début de l'année, les grandes manœuvres s'intensifient au parc Marineland d'Antibes.
Mardi 9 janvier a eu lieu un exercice de stress grandeur nature du transfert des trois orques détenues captives depuis leur naissance au Marineland Antibes, Wikie, son fils Keijo et son frère Inouk.
Les défenseurs de la cause animale redoutent un transfert rapide vers le Japon. Une grue a même été installée la semaine dernière pour soulever les cétacés.
Preuve, pour One Voice, que " les orques sont bien destinées par le parc à être envoyées très prochainement au Japon - ce qui a été confirmé d’une part par le ministère de la Transition énergétique, qui n’en a démenti que la date ; et d’autre part, par la présence d’une délégation japonaise sur place le jour en question".
Interdiction de détenir des cétacés en 2026
Le 9 janvier, Marineland s'exprimait par communiqué. Le parc confirmait l'exercice : "un exercice d'entraînement a eu lieu avec les orques, les équipes animalières de Marineland et des experts internationaux pour les préparer à un éventuel transfert vers un nouveau lieu d’hébergement. Les orques ne seront en aucun cas vendues".
Marineland a pris acte du changement de législation : "à partir de 2026, la loi interdira de détenir des cétacés en France. Par conséquent, il est de notre responsabilité d’identifier et d'évaluer toutes les options possibles pour assurer les meilleures conditions d'hébergement et de bien-être pour ces animaux".
En France, la loi du 30 novembre 2021 qui vise à lutter contre la maltraitance animale prévoit l'interdiction d'ici 2026 de la détention et la reproduction en captivité des cétacés.
Fin de vie dans un sanctuaire marin ?
One Voice redoutait un transfert rapide des orques. "C’est la raison pour laquelle nous avons sollicité l’autorisation d’assigner en référé d’heure à heure le Marineland et que nous avons d’ores et déjà obtenu qu’il soit fait interdiction au parc de les déplacer le temps de cette procédure en référé."
En attendant la décision du tribunal de Grasse, les défenseurs des animaux souhaitent discuter de l’avenir des orques autour d’une table. L'association propose une alternative au transfert vers le Japon. Elle souhaite que les orques Wikie, Inouk et Keijo aillent dans un sanctuaire marin situé au Canada.
Une chose est sûre, les orques ne seront plus là pour la réouverture le 10 février. Elles ne sont plus mentionnées sur le site de Marineland. Seuls les dauphins, otaries, manchots et requins figurent sur le programme des visites du parc marin d'Antibes.