La ville de Grasse (Alpes-Maritimes) et le collectif NousToutes06 se mobilisent tout au long du mois de novembre contre les violences faites aux femmes. Féminicides, viols, agressions de tous types ne régressent pas malgré les campagnes de sensibilisations.
Le chemin reste long pour que les mentalités et les comportements changent, preuve en est les silhouettes accrochées aux arbres du boulevard du jeu de ballon qui ont été vandalisées dans la nuit du samedi 8 au dimanche 9 novembre.
Le choc dès le matin à Grasse, les huit silhouettes mauves porteuses de slogans contre les féminicides, posées depuis à peine quelques jours, ont disparu, jetées dans une jardinière.
Anne Miquelis, du collectif NousToutes06 - Pays de Grasse, est marquée : "Ça choque parce que ça veut dire qu'il y a des gens qui sont tellement gênés qu'ils ne veulent pas voir le problème des violences et des féminicides en face".
Juste à côté, Muriel Dotta, autre membre du collectif, a les larme aux yeux. Elle tient à remettre elle-même la silhouette, au nom de sa fille qui a perdu la vie victime de violence : "Elle me tient à cœur (ndlr la silhouette) parce que c'est ma fille. Ma fille a été sauvagement assassinée le 31 aout 2019 et c'est pour elle et pour les autres femmes que je me bats aujourd'hui".
Un peu plus loin d’autres silhouettes portent le nom de toutes les femmes assassinées depuis 2016 en France, elles sont plus de 1 000 et rien ne change malgré les campagnes de sensibilisation.
Christine Guérin est aussi membre du collectif. Elle veut continuer à alerter : "On ne peut plus continuer comme ça ! On en est cette année au mois de novembre à 117 femmes assassinées".
Atelier self défense
Un mois entier pour informer, sensibiliser, mais aussi pour donner quelques clefs pour se défendre, en cas d’agression. Direction atelier self défense.
Peu importe le poids de l’agresseur, ces techniques permettent de le mettre hors d’état de nuire comme l'explique Nathalie Gressier, animatrice atelier Self défense : "Apprendre à se défendre ce n'est pas se préparer à la bagarre. C'est juste avoir une sensation de tranquillité quand on sort, dans le quotidien tout simplement".
Marie participe à cet atelier. Pour elle : "C'est dommage de devoir apprendre ces techniques alors que c'est aux hommes de s'éduquer et de vivre dans la non-violence et de ne pas agresser les femmes".
À Grasse, ateliers, films et rencontres se tiennent jusqu’à la fin du mois, avec pour point d’orgue samedi 30 novembre, un happening dans lequel chaque victime de féminicide en 2024 sera représentée par une personne allongée au sol portant son nom.