En moins d'un mois, deux hommes ont réussi à s'échapper du box dans lequel ils comparaissaient, dans une salle d'audience du palais de justice de Grasse. La présidente du tribunal annonce des travaux d'urgence pour dissuader toute nouvelle tentative.
Emmanuelle Perreux est présidente du tribunal judiciaire de Grasse depuis septembre 2020. En moins d'un mois, elle a été confrontée à deux incidents rares au sein d'un palais de justice :
- Le 23 août dernier, un homme s'est échappé du box des accusés pour venir en découdre avec le plaignant, avant d'être interpellé.
- Ce mercredi 18 septembre, un autre prévenu, qui comparaissait pour vol avec violence et séquestration, a, lui aussi, réussi à escalader le même box, en plein interrogatoire du juge.
Ce 19 septembre, France 3 Côte d'Azur a souhaité en savoir plus sur les conditions de sécurité au sein de la salle d'audience.
France 3 Côte d'Azur : est-ce que vous envisagez des mesures d'urgence pour éviter que de tels incidents ne se reproduisent ?
Emmanuelle Perreux : "Il y a forcément des leçons à tirer de deux événements qui s'enchaînent en peu de temps. Nous avons demandé en urgence la sécurisation de ce box."
En quoi va consister cette sécurisation ?
Emmanuelle Perreux : "Pour ne plus permettre que des prévenus puissent enjamber le box, il faut mettre quelque chose sur le toit, sans le fermer totalement. Il faut respecter la dignité des personnes présentes dans le box, mais on peut sécuriser en mettant des filets de protection."
Ces travaux vont être entrepris rapidement ?
Emmanuelle Perreux : "Les services compétents ont été saisis. Il va y avoir des dispositions prises très rapidement, concernant la sécurisation mais aussi les escortes policières. Nous allons prendre des mesures conservatoires. C'est une question de jours."
Certains policiers demandent de menotter plus souvent les prévenus. Quel est votre avis ?
Emmanuelle Perreux : "Non. Ça ne peut pas être la règle. Les prévenus doivent pouvoir s'exprimer sans être entravés lors de leur procès."
Propos recueillis par Nathalie Layani.