Le numéro un du PS, Harlem Désir, a appelé à "tenir bon" face aux difficultés et "assumer" la politique menée, à l'occasion de la désignation des candidats du parti aux élections européennes de mai 2014.
Le conseil national (parlement du parti) avait rendez-vous pour un sujet précis: l'adoption des listes européennes.Mais cet ordre du jour paraissait toutefois quelque peu décalé, alors que les rumeurs de remaniement ont circulé tout au long d'une semaine noire pour l'exécutif, confronté à des mouvements sociaux, de mauvais résultats économiques et une forte impopularité dans les sondages.
Serrer les coudes
D'où des éléments de langage tenus par plusieurs responsables socialistes: "Nous sommes très combatifs", "Allons au combat"...Le patron du PS a appelé ainsi à serrer les rangs: "L'heure n'est pas à l'autoflagellation (...) L'heure est à la contre-offensive contre ceux qui veulent entraver le changement", "Il faut tenir bon".
Et de demander d'"assumer" la politique menée, celle du "redressement" et du "courage".
"Chaque socialiste soutient avec une détermination totale le président de la République François Hollande et le gouvernement", a-t-il souligné, estimant que "la gauche n'a(vait) pas à rougir de son action".
"On savait bien que ce serait difficile", a dit le député Jean-Marc Germain, qui ironisait en assurant que le PS allait mieux que l'équipe de France de football (qui a perdu 0-2 vendredi face à l'Ukraine).
Seuls ministres présents : Marie-Arlette Carlotti (Personnes handicapées), Guillaume Garot (Agroalimentaire) et George Pau-Langevin (Réussite éducative).
Pas de changement de ligne donc ? Dans les couloirs, certains ne masquaient pas une certaine fébrilité: "Hollande consulte beaucoup, ça consulte partout et à tous les niveaux", affirmait en privé un cadre.
Contacts avec le syndicaliste Edouard Martin
Le Conseil national a adopté à près de 80% ses listes aux européennes, qui devront encore être votées par les militants jeudi et ratifiés par une convention du PS le 7 décembre.Harlem Désir et le ministre de l'Education Vincent Peillon seront têtes de liste, respectivement dans la circonscription Ile-de-France et dans celle du Sud-Est.
A noter également que le PS, selon plusieurs sources, a approché le syndicaliste CFDT de Florange, Edouard Martin, pour figurer sur la liste de l'Est. Mais cette approche en reste au stade de "contacts", selon un cadre.
Le PS espère faire mieux qu'en 2009 (14 élus) avec l'élection au parlement européen d'entre deux à trois députés dans chaque grosse région (Ile-de-France, Ouest, Sud-Ouest, Nord-Ouest, Sud-Est, Est), deux dans le Centre et un dans l'Outremer.
"C'est un pas décisif" qui a été franchi, s'est félicité Harlem Désir, qui prône une "réorientation de l'Europe", en mettant en avant "l'emploi", et une "Europe de la croissance".
Les listes, qui représentent tous les territoires, "permettent le rassemblement autour des différentes sensibilités (du parti) et donc une dynamique pour la campagne", a assuré Alain Fontanel, chargé des fédérations.
On retrouve ainsi l'aubryste Gilles Pargneaux, eurodéputé et patron de la fédération du Nord, à la tête de la liste de la circonscription du Nord-Ouest.
Pour l'aile gauche du PS, Isabelle Thomas, proche du courant de Benoît Hamon, soutenue par le ministre Jean-Yves Le Drian, est numéro un dans la circonscription Ouest. Emmanuel Maurel, animateur d'un autre courant de l'aile gauche, qui souhaitait être tête de liste, est numéro 2. Guillaume Balas, proche de M. Hamon également, est numéro 3 en Ile-de-France.
La seule candidate de Ségolène Royal, Françoise Mesnard, vice-présidente du conseil régional du Poitou-Charentes, est numéro trois dans l'Ouest.
Dans le Sud-Est, sur la liste Peillon, figure Zaiki Laïdi, politologue, proche de Manuel Valls, en numéro 3.
Dans le Sud-Ouest, le PS laisse la première place à une membre du Parti radical de gauche (PRG). Eric Andrieu, eurodéputé, un proche de Vincent Peillon, est le suivant.Dans la région Est, Catherine Trautmann, eurodéputée, présidente de la délégation socialiste française au Parlement européen, est tête de liste, suivie par Pierre Priebetich, ancien député européen, proche de François Rebsamen.
Pour la région Massif-Central Centre, c'est le président du Conseil régional duLimousin Jean-Paul Denanot qui conduit la liste.