Certaines personnes ne savent pas mettre un masque... Rappel des consignes

Ce lundi 11 mai, le port du masque est obligatoire dans les transports en commun et dans certaines villes. Mais le grand public fait souvent n'importe quoi avec ceux qu'ils ont. Au grand désespoir des soignants, qui multiplient les coups de gueule !

Décidément, le port du masque ne fait pas partie de notre culture. En Asie il fait partie du paysage, chez nous son port est par moment franchement exotique...
Quand on croise quelqu'un qui enlève son masque avec ses mains sales pour se gratter le nez avant de replacer le masque d'un air satisfait, il y a de quoi s'interroger...

"Pour parler, certains enlève leur masque !  Et vous voulez que l'on vous en donne" - Un infirmier de Cannes.Petite catégorisation d'abord, avec l'aide de Valérie Auguste, pharmacienne à Nice. Les types de masques :

  • Les masques FFP pour filtering facepiece. De niveau 1, 2 ou 3 ils servent à se protéger quand on est au contact direct avec des personnes malades. Ils sont indispensables au personnel soignant. Et en théorie vous ne devriez pas en avoir : ils ont été réquisitionnés par l'état. Et le personnel en première ligne en manque cruellement.
  • Les masques chirurgicaux en papier. Eux aussi manquaient jusqu'à peu. Ceux-là servent avant tout à protéger les autres de vos miasmes. On se croit sain, mais on peut parfaitement contaminer tout son quartier. A plus forte raison quand on se prend pour Marathon Man (le croirez-vous ? On postillonne plus quand on souffle comme un taureau !)
  • Les masques artisanaux sont par définition artisanaux. Et hasardeux. Mais ils ont le mérite d'au moins tenter de protéger les autres de vos miasmes (cf. plus haut) de manière artisanale. Il y a bien la norme AFNOR, mais encore une fois, cette protection là est essentiellement destinée à protéger les autres. Elle a toujours le mérite de vous empêcher de leur postillonner dessus.
Tous ses masques servent aussi et avant tout à protéger les autres, à un degré plus ou moins fort, contre vos projections. C'est l'addition de ces protections qui fait barrage.
Petit geste par petit geste, on parvient à rompre la chaîne de transmissions. Enfin tout cela dans l'hypothèse où le masque est bien porté, évidemment.

"Je deviens folle : je croise deux personnes âgées qui discutent, l'une a le masque sur le front, l'autre sur le menton. Sinon on se comprend pas, qu'ils disent ! Et puis de toute façon on n'est pas malades."

Quelques considérations pèle-mêle :
  • Un masque n'est pas un collier.
  • Le masque doit couvrir la bouche ET le nez. Sinon il ne sert à rien.
  • Un masque n'est pas un bandana. Il ne se porte pas sur le front.
  • Le masque doit aussi recouvrir le menton. Et la bouche ET le nez. Tout le bas du visage, sinon il ne sert à rien.
  • Un masque n'est pas un bracelet.
  • Globalement, un masque n'est pas un objet de déco : on peut même dire que c'est plutôt moche.
  • Un masque n'est pas un mouchoir.
  • Une écharpe n'est pas un masque.
  • Porter un masque n'est pas signe de faiblesse, c'est un geste de politesse à l'égard d'autrui.
  • Porter un masque ne suffit pas en soi : c'est une défense parmi d'autres.
D'où ces quelques conseils pratiques :
  • Si vous décidez de porter un masque, mettez le correctement. Il y a des tutos en ligne pour cela. Première règle : on se lave les mains à chaque fois qu'on touche le masque. Ne le prendre que par les lanières, jamais par les autres parties, potentiellement contaminées ou que vous risquez de contaminer avec vos doigts (qui sont souvent sales, avouez-le, malgré l'injonction à vous laver les mains).
  • On répète : le masque doit couvrir la bouche ET le nez, sinon il ne sert à rien.
  • C'est pénible à porter, mais si vous vous gratter le visage, le nez, la bouche, vous annihilez l'effet du masque. L'effet sera même pire. Car vos mains ne sont toujours pas propres (surtout pas au supermarché).
  • Si vous croisez un ami, ne soulevez pas votre masque pour lui parler : c'est justement là qu'il faut en porter un, par politesse pour lui.
  • Porter un masque pour faire du jogging, c'est bien. C'est courageux : pour respirer c'est coton. Mais si vous soulevez votre masque pour crachez sur la voie publique, c'est non. Si vous portez un masque FFP2 (à bec de canard), réservé au personnel soignant, c'est une aberration : impossible de respirer ! Et courir avec un masque FFP2 qui ne recouvre que la bouche et pas le nez, est une aberration totale.
  • De manière générale, évitez de porter les doigts à la bouche : ce n'est peut-être pas la peine d'humecter vos doigts pour séparer les sacs à légumes au supermarché...

On pourrait aussi évoquer les gants chirurgicaux qui ne servent absolument à rien si vous ne les jetez pas immédiatement après avoir touché une surface contaminée. Je vous laisse réfléchir combien de fois cela a été le cas lors de votre dernière visite au supermarché... Pour être totalement protégé il faudrait aussi porter des lunettes de protection. Mais là encore ce sont des outils nécessaires pour les professionnels de la santé, pas forcément pour vous.
Quand est-ce que vous vous êtes fait postillonné dans l'oeil pour la dernière fois ? Mais comme vous n'êtes pas kinésithérapeute, vous ne manipulez pas forcément de malades...
 

Le port du masque n'est utile que si tout le monde le porte.

Un masque simple, artisanal ou chirurgical, ne protège que très peu contre les infections. Mais protège votre voisin. Et si votre voisin porte aussi un masque (et qu'il le porte correctement), à vous deux, vous augmentez considérablement votre niveau de protection, à tous les deux.
 
Petit florilège de coups de gueule divers et variés : Et parce qu'il faut bien rigoler un peu :Quant à savoir où le jeter ensuite, voyez notre article : les bonnes pratiques à suivre pour jeter vos mouchoirs, masques et gants à la poubelle !

Et pour l'entretien des masques de protection en tissu, conseils pratiques.
 
Pour résumer : une protection individuelle pour le collectif
Il faut insister sur la protection collective de ces protections dites "individuelles". comme il a été dit en début d'épidémie, les masques chirurgicaux ou les masques artisanaux ne protègent pas ou très peu celui qui les porte. Là-dessus la doctrine officielle n'a pas changé : le masque n'est pas utile si je suis seul à le porter ! Mais si tout le monde en porte, la protection est collective !

Mais mal porter un masque comporte un double risque :
-  soit je contamine mon masque et je risque de me contaminer (en le touchant, en l'enlevant et en le remettant)
-  soit je ne protège pas les autres (en l'enlevant pour discuter)

 
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