C'est un ouf de soulagement pour tout ceux qui fréquentent la structure, depuis le 1er juillet dernier, le restaurant du CCAS de Roquebrune-Cap-Martin a rouvert ses portes. Chaque jour, une trentaine de retraités s'y retrouvent. Une parenthèse enchantée.
Il faut trouver l’endroit, dans une petite rue en travaux, pas très avenante, barrée par des travaux, à Roquebrune-Cap-Martin dans les Alpes-Maritimes.
On est à la bonne adresse, encore cinq marches en contrebas. Le bâtiment appartient au CCAS, centre communal d’action sociale qui abrite une salle de restaurant.
"Le lieu est resté fermé de nombreux mois durant le confinement", explique Najoua Hurcet la directrice du CCAS, "cela a été mal vécu par les bénéficiaires", même si le portage des repas a continué à domicile. "Là c’est différent, plus convivial" explique-t-elle.
Dès 11h30, les premières personnes se pressent mais, précise Thierry Blachon qui s’occupe de la logistique autour de la restauration, "on ouvre qu’à midi !"
Qu’à cela ne tienne, la salle se remplit, on se salue car on a affaire ici à une clientèle, si l’on peut dire d’habitués.
"Les repas comme ceux-là existent depuis des décennies" précise Najoua Hurcet mais dans le contexte présent "la structure prend une tournure tout autre", presque d’utilité publique.
Au programme du jour, côté menu, c’est salade composée en entrée, sauté de bœuf avec haricots verts et polenta à la crème en dessert.
Clients exigeants !
En cuisine, Valérie s’active, "ce sont des gens exigeants pour les plats" explique l’intéressée amusée, "on ne sait pas pourquoi certains plats ne fonctionnent pas du tout", la salade de pâtes et la pastèque ont été retirées de la carte faute d’amateurs.
Les mets ici servis sont établis à la fois en fonction des goûts de chacun mais aussi en lien avec une diététicienne tenant compte de l’âge des personnes qui fréquentent le réfectoire et aussi des fortes températures.
En salle, ça discute, la mise en place du pass sanitaire retient l’attention mais très vite le sujet est détrôné par l’anniversaire de l’un des pensionnaires. La bonne humeur est de mise. Ici chacun a sa place, "les groupes sont toujours les mêmes" explique Thierry et cela depuis des années. Immuable.
Très vite, les retraités, à 90% des femmes se confient à nous. A la question, pourquoi venir ici ? Valentin explique : "rester à la maison tout seul c’est pas bien et puis j’aime pas trop faire la cuisine, je ne viens que deux fois par semaine."
Pierrette, elle vient depuis des années sans savoir le chiffre exact, peut-être bien 18 ans selon le personnel : "les gens sont gentils, on mange bien ici. Et puis on est consulté pour les repas", renchérit René.
Le confinement ? "On l’a mal vécu, plus l’ambiance et puis regardez le personnel, c’est des maîtres. On est heureux !"
Mais déjà les premiers retraités quitent la table sans attendre le café : "oui, car nous lance l'un d'eux, cet après-mi c'est activité boules. Il faudra juste faire attention à la chaleur."
Avant d'ajouter : "Et c'est quand que l'on pourra lire votre article ?"
Voilà, "c'était maintenant" !