Comprendre la polémique autour des actions d'étudiants pro-palestiniens à Sciences Po Menton en six actes

Le site de Sciences Po à Menton dans les Alpes-Maritimes, est fermé "jusqu'à nouvel ordre". Cette décision a été prise après l'occupation ce lundi des locaux par une trentaine d'étudiants pour soutenir la cause palestinienne.

Un grand drapeau palestinien a été déroulé contre la façade de Sciences-Po Menton ce lundi 29 avril. France 3 Côte d'Azur vous explique le contexte et les conséquences de cet acte. 

Une banderole "Gaza, Sciences Po est avec toi" 

Ce lundi après-midi, une banderole "Gaza, Sciences Po est avec toi" a été déployée sur la façade de l'établissement installé depuis 2005 en plein cœur de Menton. Une manifestation de soutien au peuple gazaoui, qui fait écho à celle organisée sur les campus de Reims, du Havre, mais aussi de Strasbourg ce 29 avril. Alors que le blocage à Sciences Po Paris, au cœur des polémiques en raison de l'implication d'élus de la France insoumisea été levé le 26 avril, le blocage mentonnais voulait durer.

Sur les 350 étudiants du campus, une cinquantaine de jeunes serait mobilisée. Ils réclament à la direction des "investigations sur les partenariats avec des universités israéliennes, l'utilisation du terme génocide, et la fin des intimidations dont ils s'estiment victimes."

Ces actions sont menées sans autorisation de la direction du site.

Réaction du maire de Menton

C'est vers 17 H 30 ce lundi que le maire Yves Juhel a été alerté de cette action dans sa ville. "Ce n'est pas acceptable ! J’ai tout de suite été en contact avec le directeur de l'établissement pour lui dire que l'on ne pouvait pas afficher un drapeau palestinien sur les murs de ce bâtiment qui est communal et qu'il fallait contrôler le sit-in. J'ai alors prévenu le préfet du département. Ce dernier m'a répondu par SMS qu'il donnait jusqu'à 19 heures aux étudiants pour retirer le message", a précisé le maire à France 3 Côte d'Azur ce lundi soir.

Pour le maire, il a toujours été clair que le campus local devait être "un lieu d'échanges, une base de discussion et de tolérance, et que même si on n’est pas d'accord, cela ne doit pas dépasser ce stade-là".

Retrait du message

La police n’a pas eu à intervenir puisque vers 20 heures, la banderole avait été retirée. À l'intérieur, l'occupation de l'amphithéâtre s'est poursuivie dans la nuit, elle a été levée ce mardi matin. Quelques dizaines d'étudiants ont tenu un petit siège sans commettre aucun délit ni faire de dégât. D'autres banderoles ont été déployées par des militants extérieurs pro-palestiniens.

Alexandra Masson demande une suspension des subventions de la Région

Dans un communiqué envoyé par mail ce mardi matin, la députée RN Alexandra Masson réagit à la suite du sit-in organisé lundi 29 avril par des étudiants de Sciences Po Menton en soutien à la Palestine.

Elle demande notamment la suspension des subventions accordées par la région Paca. 

Je réitère ma demande à Yves Juhel, maire de Menton, de rompre la convention qui lie Sciences Po à sa municipalité alors que cet établissement part à la dérive.

Alexandra Masson, députée RN des Alpes-Maritimes

En région Ile-de-France, il a été décidé ce lundi le suspendre les financements à destination de Sciences Po, théâtre d'une mobilisation aussi pro-Gaza sous tension. Une mesure "tant que la sérénité et la sécurité ne seront pas rétablies", a annoncé ce lundi la présidente LR Valérie Pécresse.

L'État "ne coupera pas sa subvention" à Sciences Po Paris, a déclaré ce mardi la ministre de l'Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, au lendemain de cette annonce. "On a un contrat d'objectifs et de moyens de performance en cours de discussion, on a un levier pour discuter avec Sciences Po", mais "l'État ne coupera pas la subvention à Sciences Po", a dit la ministre sur France 2, évaluant le financement de l'État pour Sciences Po Paris à 75 millions d'euros.

Un recadrage qui pourrait être le même pour l'antenne de l’Institut d’études politiques (IEP) à Menton.

Les cours à distance

Les cours des étudiants spécialisés dans les enjeux "Méditerranée et Moyen-Orient", de ce jeudi et vendredi 3 mai auront lieu à distance, en visioconférence.

Les examens sont prévus à partir de lundi.

Déjà des précédents

Tout a commencé le 8 octobre dernier, au lendemain de l'attaque du Hamas en Israël. Sur sa page, le groupe d'étudiants "Sciences Palestine" inscrit à Menton, publie alors : "Hier, des résistants palestiniens de Gaza ont lancé une attaque contre Israël". Dès lors, les choses se sont dégradées entre les étudiants de différentes confessions. Au total, ce sont une trentaine de messages individuels de cette teneur qui ont été portés à la connaissance de l'institution.

Le 16 octobre, une manifestation avait tenté de rendre la faculté inaccessible.

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