Quatre ans après la tempête Alex, il reste encore des ouvrages à réparer. À La Brigue, ces travaux étaient nécessaires pour assurer la sécurité du pont du coq, emprunté par des habitants et des agriculteurs.
C’est l'histoire d'un pont médiéval, déjà emporté par les eaux au début du XVIIIe siècle, reconstruit en 1710 et fragilisé à nouveau par les eaux lors du passage de la tempête Alex en octobre 2020.
Le pont du coq -c'est son nom-, situé à La Brigue, dans la vallée de la Roya (Alpes-Maritimes), vient d'être consolidé grâce à des travaux de soutènement. Selon l'une des légendes, il tire son nom de cet oiseau qui, en grattant le sol avec ses pattes, aurait permis aux habitants de trouver "une grande quantité de pierres pour terminer la construction du pont" et ainsi les protéger "des bandits venus des montagnes".
"Ce pont n'était pas cassé, mais il était menacé", nuance Jean-Louis Marques, le délégué départemental de la fondation du patrimoine.
Urgence
"Le pont qu'on a sous les yeux est sans doute génois", explique Antoine Madelenat, l'architecte des monuments historiques.
C'est un ouvrage qui est une prouesse architecturale : 14,2m de haut et 14,2m de large.
Antoine Madelenat, architecte des monuments historiqueslors de l'inauguration des travaux de consolidation
Cette hauteur de l'ouvrage devait lui permettre de faire face à de nouvelles crues. Malgré cela, la tempête Alex l'a fragilisé.
"Le pont a été déchaussé, c'est-à-dire que de l'eau a fouillé sous les fondations", poursuit l'architecte. "Il y avait une urgence à le rechausser et à lui redonner un appui."
150.000€ de travaux
Une restauration qui aura coûté 150.000 euros. "La commune n'avait pas l'argent", poursuit Jean-Louis Marquès. "L'État s'est intéressé à toute la reconstruction des infrastructures publiques, mais le patrimoine restait à la charge des communes."
Alors c'est Monaco qui a apporté les fonds. Au total, 3 millions ont été débloqués pour financer différents projets dans les vallées sinistrées par la tempête, dont les 150.000€ du pont du coq. "Nous avons des liens historiques avec beaucoup de communes de l'arrière-pays car des Monégasques et des résidents y ont leur résidence secondaire et des travailleurs en sont originaires", explique S.A.S. le Prince Albert II.
On ne serait pas grand chose sans notre arrière-pays. Donc pour moi, c'était une évidence d'aider à la reconstruction des vallées.
S.A.S. le Prince Albert II de Monacoà France 3 Côte d'Azur
Patrimoine à préserver
Un patrimoine également cher aux riverains : "quand on arrive de La Brigue à Morignole [un hameau de la commune, NDLR], ce pont est magnifique. Il est vachement important", affirme Bruno, un Brigasque.
Pour Anna-Maria, agricultrice installée depuis 2016, cet ouvrage est primordiale pour son travail. "Sans l'accès à ce pont, il n'y a pas d'activité économique de l'autre côté !"
Ce lundi 30 septembre, la cérémonie organisée marquait la fin de la première étape pour sauver l'édifice à plus long terme. "Dans un deuxième temps, il faudra consolider l'arche qui est empruntée par des véhicules, notamment par des agriculteurs", poursuit Antoine Madelenat. "Grâce à des modélisations numériques, on regarde où en est la structure et on vérifie qu'elle sera apte à résister."
(Avec Nathalie Morin, à La Brigue)
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À l'occasion du quatrième anniversaire de la tempête Alex, plusieurs comémorations sont prévues dans les vallées :
- à Tende : messe à la chapelle de Viévola le mercredi 2 octobre à 11h et messe à l'église de Saint-Dalmas le jeudi 3 octobre à 10h ;
- au Plan du Var : cérémonie au niveau de la statue "L'homme debout" à proximité du pont Durandy le mercredi 2 octobre à 12h ;
- à Saint-Martin-Vésubie : hommage devant la stèle du monument aux morts le mercredi 2 octobre à 17h ;
- à Breil-sur-Roya : moment de recueillement devant la mairie le mercredi 2 octobre à 18h.
