Un jeune couple installé récemment dans le sud-ouest de l'île ne s'attendait pas à vivre son premier cyclone. Ils ont fait des provisions, écouté les messages de prévention et attendu la fin des vents violents. Des pompiers des Alpes-Maritimes seront envoyés sur place pour aider la population.
Un jeune couple originaire de Breil-sur-Roya (Alpes-Maritimes) s'est installé il y a tout juste deux semaines sur l'île de la Réunion. À peine arrivés, ils ont dû affronter un cyclone tropical, "Belal", des vents à plus de 200km/heure et une alerte violette.
Comme la communication téléphonique n'était pas complètement rétablie, nous avons échangé avec Kayley Smith, 24 ans, par SMS.
Comment s'est passé le passage du cyclone Belal ?
Kayley Smith : "Nous nous sommes confinés dans notre maison pendant le cyclone, ayant fait des préparatifs avant le passage. Nous avons dû débarrasser notre terrasse de tous les meubles et choses pouvant s'envoler. Nous avons aussi rentré les poubelles et le scooter de notre colocataire.
"Il a plu très fort en fin de soirée et il y a eu de fortes rafales de vent. Ceci a continué toute la nuit où on entendait quelques impacts de la végétation tombante. Nous avons encore beaucoup de pluie et du vent, mais moins graves que cette nuit. Nous avons cuisiné un bon repas et puis fait des parties de baby-foot !"
C'est le premier cyclone que vous vivez ?
"J'ai déjà vécu la tempête Alex, le 2 octobre 2020 à Breil-sur-Roya, qui a eu des impacts dévastateurs. La maison familiale a été inondée et une grande partie du jardin a été emportée par le fleuve. Mais, en effet, c'est mon premier cyclone tropical. Météo-France avait prévu des vents de 250 km/h dès le lundi matin."
Subissez-vous des inondations, des pannes d'électricité ?
"Nous n'avons pas subi d'inondations ni de pannes d'électricité. Notre réseau téléphonique a été impacté mais nous pouvons encore recevoir des messages et utiliser internet, avec un très petit débit."
Aviez-vous fait des provisions ?
"Oui, nous avions prévu 6 litres d’eau par personne, c'est ce qui était conseillé par la mairie, et beaucoup de nourriture en conserves. Nous avons aussi rempli toutes nos gourdes et nos sac d'hydratation de randonnée, pour avoir un stock en plus. Et bien sûr... une bouteille de rhum arrangé !"
D'autres personnes sont-elles touchées autour de vous ?
"Notre voisine a perdu un grand grillage dans son jardin. Nous allons l’aider à le remonter une fois la tempête passée. Nous n’arrivons pas encore à voir le reste du quartier à cause d’une forte brume. Et puis nous attendons encore avant de nous aventurer en dehors de la maison."
Que voyez-vous autour de vous ?
"L’impact du vent est très visible autour de la maison. Il y a beaucoup de végétations au sol et un grand nombre de palmiers ont perdu des branches. Il y a encore une brume épaisse donc nous ne voyons pas très loin autour pour le moment."
Les secours interviennent-ils ? (pendant l'alerte violette, ils n'avaient pas le droit d'intervenir, mais l'alerte a basculé en rouge à 13h, heure locale)
"Ils sont intervenus par anticipation. Ils ont évacué beaucoup de personnes qui vivent près des rivières, bien avant que le cyclone prenne de l’ampleur. Nous n’avons pas eu d’intervention chez nous mais j’imagine que d’autres, oui. Je suis contente que ce travail d’anticipation ait eu lieu. Les communications du gouvernement ont été très claires et informatives."
Ce cyclone remet-il en cause votre installation sur l'île ?
"Le cyclone ne remet pas en cause notre installation à La Réunion. Nous nous sommes informés sur les différents risques météorologiques avant de déménager et, donc, nous étions au courant des risques. Mais j'avoue que nous ne pensions pas être impactés après seulement deux semaines sur l’île !"
Alerte rouge maintenue
De nombreux arbres arrachés, des routes sous l'eau et des coupures d'électricité... Le cyclone Belal a touché l'île mais l'a relativement épargnée. Les prévisions météorologiques faisaient craindre le pire. Il y a peu de dégâts majeurs mais l'alerte rouge et le confinement ont été maintenus toute la journée. Des consignes bien respectées par la population.
Après avoir brutalement frappé le territoire français par le nord-ouest dans la matinée, le cyclone a dévié de sa route pour finalement longer sa côte nord-est, sans pénétrer à l'intérieur des terres. Une personne sans domicile fixe est morte à Saint Gilles, a précisé la préfecture.
Mission solidaire
Le département des Alpes-Maritimes a annoncé l'envoi de sept sapeurs-pompiers du SDIS spécialisés dans le sauvetage d’appui et de recherche. Ils partiront dès ce soir, avec un détachement de la zone sud-est qui compte 40 professionnels pour porter assistance à leurs homologues de La Réunion.
Belal poursuit actuellement sa course folle en direction de l'île Maurice.