CLIMAT. Le littoral provençal est-il menacé par la montée du niveau de la mer ? "Il y a urgence à anticiper", répond un expert du climat

L'élévation du niveau de la mer s'accélère. En région Provence-Alpes-Côte d’Azur, un tiers de la population vit sur 10 % du littoral méditerranéen. A l'horizon 2050, habitants et infrastructures vont devoir s'adapter pour faire face aux risques de submersion et d'inondations.

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Dans quelle mesure le climat change-t-il sur le littoral de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur et en mer Méditerranée ?

Pour 2050, les projections annoncent une hausse des températures de l’ordre de +2,5 à +5,5°C en été. Conséquence en cascade de ce réchauffement climatique : l'élévation du niveau de la mer s'accélère. Un constat qui intéresse le tiers de la population vivant en bordure de mer, concentré sur 10 % du littoral méditerranéen.

D'autant que les tempêtes promettent de se faire de plus en plus violentes et fréquentes, provoquant un recul du trait de côte par un phénomène d'érosion. La limite entre la terre et la mer va donc faire bouger les lignes en matière de risques. Si certaines plages bétonnées et promenades de front de mer seront amenées à disparaître sous l'eau, des habitations et des infrastructures vont également être impactées, sachant que 40 % des côtes sont construites dans notre région.

Repenser le territoire

"Il y a urgence à anticiper comment on doit aménager le littoral", explique l'écologue et coordinateur du GREC-SUD, Antoine Nicault. Le groupe régional d'experts sur le climat s'est fixé comme mission, à l'instar du GIEC au niveau international, d'informer les décideurs locaux sur l'état des connaissances en matière de changement climatique.

Selon les experts, érosion côtière et submersion marine sont donc à prendre très au sérieux  et placées sous haute-surveillance. Des secteurs comme la Camargue et les Salins d'Hyères, situés au niveau de la mer, sont des zones vulnérables identifiées. "Mais l'étang de Berre est aussi connecté avec la mer et l'on peut redouter avec la montée du niveau de l'eau que les infrastructures autour ne soient touchées." Infrastructures principalement industrielles, avec la pétrochimie fortement ancrée dans le secteur. Idem du coté de la plateforme chimique de Lavéra et de la centrale EDF de Martigues, des usines classées Seveso, construites en bordure littorale, qui présentent déjà des risques technologiques majeurs.

Un défi sur plusieurs fronts

"Cela va bien au delà encore", explique Antoine Nicault, "ce sont des routes ou des voies ferrées qu'il faudra déplacer, des ouvrages portuaires à adapter, des habitations qu'il faudra abandonner", en tenant compte par ailleurs des risques d'inondations à l'intérieur des terres. "L'aménagement du territoire est la clé, au cas par cas", ce qui signifie "repenser le territoire et faire des choix économiques et stratégiques délicats".

En guise d'exemple, si l'on table sur une hausse d’un mètre du niveau marin d'ici trente ans, les ouvrages perméables implantés en faible profondeur dans les ports devront être réhaussés d'1,5 m minimum selon l'Observatoire Mon Littoral.

Des cartes en main pour les citoyens

Face à ces risques le BRGM, service géologique national, propose un accès simplifié aux données scientifiques, afin que chacun puisse s'emparer des connaissances. Même démarche du côte du GREC-SUD, pour que "toute la population et les acteurs économiques augmentent leur savoir sur les enjeux parce que personne n'a la réponse seul dans son coin."

"On a tous du mal à penser le monde différemment et pas seulement les politiques. On mesure difficilement l'ampleur de ce qui nous attend. Mais il va falloir agir sur nos territoires, ce qui ne veut pas dire tout déménager demain."

Antoine Nicault, paléoclimatologue

Les plans de préventions des risques littoraux existent. Pour que les citoyens puissent avoir davantage les cartes en main, la législation évolue.

Depuis le 1er janvier 2023, une nouvelle loi vient quelque peu bouleverser les règles pour les propriétaires souhaitant vendre leur bien. Ils devront désormais fournir un état des risques et pollutions (ERP), document nécessaire au compromis ou à la promesse de vente, qui inclut le risque de submersion marine en zone cotière.

Pour connaître la nature des risques près de chez soi et obtenir ce document, le site Georisques.gouv.fr établit la liste des communes concernées et des secteurs vulnérables.

Le site du gouvernement précise que le risque de submersion et celui de tsunamis sont bien réels dans l'Héxagone et que la Méditerranée n'est pas à l'abri, frappées par des catastrophes à plusieurs reprises dans le passé.

Cinq millions de personnes et 850 000 emplois sont à ce jour exposés au risque de submersion marine en France, l’un des pays européens les plus menacés par les aléas maritimes.

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