Comment redynamiser un village dévasté voilà plus de deux ans par la tempête Alex ? En redynamisant le commerce, selon le premier magistrat de Breil-sur-Roya dans les Alpes-Maritimes. Encore faut-il qu'il y ait des locaux disponibles. Il a décidé de mener une politique volontariste.
A Breil-sur-Roya ce matin-là, Geoffrey Noyelle et Sébastien Maccagno arpentent les rues et regardent les emplacements pour un commerce. L'un est un ancien conducteur d’engin devenu pâtissier, l'autre un ex-électricien reconverti en boulanger. Tous deux souhaitent "venir au village, refaire vivre le village suite à la tempête Alex, c'est quelque chose qui nous tient à cœur " déclarent-ils à Véronique Varin et et Eric Jacquet lors d'un reportage.
Une boulangerie en lieu et place de ce restaurant sur le bord de la Roya, c'est ce que visent Sébastien et Geoffrey :
Et ils auraient bien trouvé leur bonheur pour leur boulangerie-pâtisserie.
"A l'entrée du village tout en étant proche du centre, ce serait l'idéal !" mais à Breil-sur-Roya, il y a un hic. Chaque fois qu'ils repèrent des locaux, les propriétaires opposent un veto : ils ne veulent ni vendre ni louer.
"Faut faire bouger les choses. Les personnes ne sont pas prêtes à laisser leurs locaux à ceux qui voudraient s'installer", déplore Geoffrey Noyelle. "C'est assez compliqué !"
Trop de locaux vacants
Prisca Palmer travaille dans l'immobilier et elle confirme. Compliqué aussi pour elle de trouver de quoi ouvrir une 5e agence.
"Il y a beaucoup de potentiel contrairement à ce qu'on pourrait croire. À Breil-sur-Roya, mais aussi Saorge, Fontan et Tende."
Une politique volontariste
Après les ravages provoqués dans la vallée avec la tempête Alex en octobre 2020, Breil-sur-Roya a pansé ses plaies.
Mais le maire de la commune, Sébastien Olharan voit plus loin : il souhaite donner un coup de pouce aux personnes qui ont envie d'investir dans la commune. Boulangerie, salon de coiffure, d'esthétique, traiteur, il y aurait une dizaine de candidats sérieux.
Typiquement ça, c'est ce qu'on ne veut pas voir à Breil-sur-Roya, c'est à dire des vitrines fermées, en plus sur un axe de passage. C'est très important qu'on donne l'image d'un village vivant.
Sébastien Olharan, maire LR de Breil-sur-Roya.
Du coup, il a proposé à 105 propriétaires de racheter leurs biens en s'engageant à les rénover puis à les louer, sans pour autant perturber le marché et pénaliser ceux qui ont spontanément rénové leurs biens.
A priori du gagnant-gagnant, mais pour l'instant, seulement trois transactions seraient engagées.
Inciter, puis sanctionner, une première dans le Département
Le maire du village explique que décision a été prise de mettre en place une taxe sur les locaux commerciaux vacants. Avec le feu vert du Trésor Public, elle entrera en vigueur le 1er janvier 2024 et ira crescendo. Elle représentera un peu plus d'un mois de loyer la première année, un mois et demi la deuxième année. et deux mois la troisième année.
De quoi décider peut-être les indécis !