Plusieurs acteurs de la solidarité des Alpes-Maritimes, nés après les inondations d'octobre 2020 dans les vallées de la Roya, de la Tinée et de la Vésubie, s'organisent pour aider les récents sinistrés d'Allemagne et de Belgique, touchés également par des inondations dévastatrices.
Il y a deux semaines, les images de désolation après d'importantes inondations en Allemagne et en Belgique ont choqué jusque dans les Alpes-Maritimes où la catastrophe a trouvé un écho, 10 mois après les inondations liées à la tempête Alex dans la vallée de la Roya. En conséquence, plusieurs acteurs de la solidarité locale ont décidé d'exporter leur savoir-faire.
Gil Marsalla est l'initiateur du projet "Week-end solidaire", désormais bien connu des locaux. Après le passage de la tempête Alex, lui et son équipe avaient réussi, sur différents week-ends pendant plusieurs mois, à mobiliser plus de 4.000 bénévoles de la région pour aider les habitants des villages les plus touchés à reconstruire, déblayer, nettoyer ou encore vider des maisons, des chemins et des installations détruits par la tempête.
Fort de cette expérience, depuis quelques jours, il a décidé de mettre cette énergie au profit des sinistrés de Belgique et d'Allemagne.
Ce sont donc deux bus remplis chacun de 50 bénévoles des Alpes-Maritimes qui partiront le week-end du 11 septembre, l'un en direction d'un village proche de Liège (Belgique), l'autre vers le circuit automobile du Nurburgring (Allemagne).
Le but est de faire la même chose que ce qui a été fait ici mais ailleurs, c'est-à-dire tout le travail de précision que l'armée et les services techniques ne peuvent pas faire. "Débarrasser, nettoyer, vider des caves", liste Gil Marsalla.
Il espère que la venue des bénévoles aidera psychologiquement les sinistrés qui, plus de deux mois après la catastrophe, ne bénéficieront plus de la visibilité médiatique et de l'attention politique présentes immédiatement après les inondations.
Nous aurons à cœur de leur montrer que la solidarité est encore présente deux mois après et que personne ne les oublie.
Cela lui permet de rappeler que, même 10 mois après la catastrophe, dans la vallée de la Roya, tout n'est pas réglé : les routes et les chemins ne sont pas praticables partout et l'eau potable n'est pas disponible pour tous les habitants.
Financée par le Secours populaire (qui aménera également son lot de bénévoles), l'opération se concentrera en priorité vers les personnes pauvres et âgées. Sur place, tout aura été organisé en amont par deux Maralpins belge et allemand. Ces voyages seront également un test pour imaginer, à l'avenir, mobiliser des bénévoles dès qu'une catastrophe aura lieu en France ou ailleurs.
Pour les objets trouvés en Belgique et en Allemagne
Ce n'est pas la seule action à destination des sinistrés belges et allemands initiée dans le 06 par un acteur de la solidarité locale, expérimenté par la tempête Alex.
Marie Hervieu, après les dégradations dans la Vésubie, avait lancé avec Jessica Paris un groupe Facebook censé regrouper les objets trouvés lors des opérations de déblayage pour qu'ils soient retrouvés par leur propriétaire. "1.600 personnes sont sur le groupe et une bonne trentaine de personnes ont pu retrouver des objets grâce au groupe", estime la créatrice.
Elle vient de lancer trois groupes semblables, deux pour l'Allemagne (pour chaque région touchée, la Rhénanie-Palatinat et le Nordrhein-Westfalen) et un pour la Belgique. Grâce à son expérience précédente et son reste d'allemand appris au lycée (et l'aide de Google traduction), Marie Hervieu va plus vite dans le déploiement de son groupe :
Après Alex, nous avions regretté de s'être appuyées uniquement sur les particuliers. Pour la Belgique, je suis en train d'appeler les mairies et les services techniques pour les prévenir de l'existence de mon groupe
Une démarche chronophage à laquelle elle consacre toutes ses soirées pour faire connaître son initiative.
Dans le groupe belge qui compte seulement, pour l'instant (il a été créé il y a une semaine), 90 membres, un album photo a déjà pu retrouver son propriétaire : "je m'étais dit que si ça aidait au moins une personne, ce serait déjà bien".
Mission réussie.