VIDÉO. Une famille de migrants interpellée dans un train italien à Breil-sur-Roya alors qu'elle ne se rendait pas en France

Passagers de la compagnie ferroviaire italienne Trenitalia, pour une voyage entre Vintimille et Limone, une famille de migrants ivoiriens s'est faite contrôlée en gare de Breil-sur-Roya par la gendarmerie française. La scène, filmée par un journaliste italien, est devenue virale sur la toile.

Les faits se sont déroulés, mardi 22 août, en gare de Breil-sur-Roya (Alpes-Maritimes), commune située sur le territoire français, placée sur le tracé de la ligne des chemins de fer italienne. Il était environ 19h lorsqu'une brigade de gendarmes mentonnais intervient à bord de ce train, à l'arrêt.

Leur mission : contrôler les papiers d'identité des passagers du Vintimille-Limone de la compagnie ferroviaire italienne Trenitalia.

À bord de ce train 22964, parti de Vintimille à 18h49 pour Cuneo, des passagers de l’avant-dernière voiture ont assisté à une scène assez impressionnante.

Un contrôle d'identité filmé

À bord de ce train, à l'arrêt en gare de Breil-sur-Roya, un des gendarmes demande à une famille, composée d'un homme, d'une femme, visiblement enceinte, et d'un enfant de un an et quatre mois de lui présenter leurs papiers. Après consultation desdits papiers, le gendarme leur demande de descendre du train. La famille refuse.

L'interpellation se complique. Le ton monte. Des cris de femme et d'enfant sont entendus par l'ensemble des passagers. D'autres gendarmes rejoignent leur collègue qui tente de faire sortir la femme enceinte et son enfant.

Parmi les passagers de ce train, Paolo Bog. Il est journaliste au quotidien italien La Guida. Il filme la scène avec son téléphone et la diffuse sur le site du journal. La vidéo devient virale.

Sur cette vidéo, nous pouvons distinguer trois gendarmes de dos, positionnés devant deux personnes assises dos à une séparation de compartiment de train.

Sur les genoux d'un des adultes, assis, nous pouvons, également, apercevoir les jambes d'un enfant.

"Lâchez-moi !"

Des échanges entre les différents protagonistes sont parfaitement audibles. Des cris de femme : "lâchez-moi". Des cris d'homme : "laissez-la", "lâchez-la" retentissent.

Perceptible également, l'intervention du journaliste italien et les propos du ou des gendarmes. "Si vous sortez, on la laisse". "Je la lâcherai quand vous sortirez du train, est-ce que c'est clair ?" Puis, à de nombreuses reprises : "sortez du train, sortez du train". Enfin une voix d'homme qui crie "arrêtez, arrêtez".

Nous avons contacté la gendarmerie de Menton, qui ne souhaite pas faire de commentaire. Ainsi que la préfecture des Alpes-maritimes dont nous attendons la réponse. De leur côté, des membres de l'association Roya Citoyenne dénoncent la violence de ce contrôle.

L'association Roya Citoyenne dénonce "une interpellation extrêmement violente d'une famille", "qui a laissé les passagers du convoi consternés". L'association s'appuie sur la vidéo de l'interpellation.

Garde à vue et ITT

Selon nos sources, la jeune femme, enceinte de 7 mois, aurait mordu le gendarme qui la contenait pour se dégager. Motif pour lequel elle a été placée en garde à vue, en fin de journée, pour rébellion et violences envers un homme dépositaire de l'autorité publique.

Au vu de son état de grossesse avancé, elle a été conduite, par les gendarmes, aux urgences de l'hôpital La Palmosa de Menton. Pour ce faire, la garde à vue a été levée jusqu'à sa sortie le lendemain à 13h. Heure à laquelle elle a été replacée en garde à vue.

L'homme et l'enfant qui se trouvaient avec elle n'ont pas été admis sur le territoire français. Ils ont été conduits au poste frontière de Menton et ont dû regagner Vintimille à pied, selon l'association Roya Citoyenne.

"Elle regrette son geste"

Selon Maître Zia Oloumi, avocat au barreau de Paris et conseil de la jeune femme enceinte, cette dernière a mordu le gendarme pour se protéger, alors que le gendarme "mettait sa jambe sur son ventre".

Ma cliente a mordu le gendarme pour protéger son ventre dans lequel elle porte son bébé de sept mois. Elle regrette son geste.

Maitre Zia Oloumi, avocat de la jeune femme enceinte

Selon Maître Zia Oloumi, sa cliente, d'origine ivoirienne, se rendait à Limone, en Italie, avec le père de son enfant à naître et leur fils d'un an et quatre mois pour faire une demande d'asile en Italie. La famille voyageait avec un billet italien et ne savait pas que ce train italien Vintimille-Limone passait par la France.

Lorsque sa cliente a été interpellée, elle aurait présenté ses documents italiens, dont la carte de la Croix Rouge attestant de leur statut de demandeur d'asile. Ce serait pour cette unique raison qu'ils ont refusé de descendre en France. Et, Maître Zia Oloumi d'ajouter qu'ils ont répondu aux gendarmes ne pas avoir de titre séjour français, et ont montré leurs documents italiens.

L'avocat dénonce la violence de l'interpellation et des erreurs de procédures lors de la garde à vue de sa cliente.

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