11 septembre 1968, la caravelle Ajaccio-Nice s'écrasait en mer : "il faut que l'État dise : oui, on a fait une erreur"

Le 11 septembre 1968, la Caravelle Air France qui relie Ajaccio à Nice s’écrase en mer au large du Cap d’Antibes à l’approche de l’aéroport de Nice Côte d’Azur pour des raisons qui restent encore aujourd'hui inconnues. Les familles sont toujours dans l'attente de réponses.

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11 septembre 1968, la caravelle Ajaccio-Nice s'écrasait en mer. 

95 personnes ont trouvé la mort dans ce crash du vol Air France 1611. Au départ d'Ajaccio, l'avion devait rejoindre les Alpes-Maritimes, mais il s'est abîmé au-dessus de la Méditerranée.

Ce sont 95 morts - dont 6 membres d'équipage - qui restent inexpliquées à ce jour. Plus de cinquante ans après les faits, une instruction est toujours en cours à Nice.

Chaque année, les commémorations à Nice et en Corse sont organisées avec les élus et les familles de victimes.

56 ans ! Vous vous rendez compte ! Depuis la mort de toutes ces personnes, nous n'avons jamais réussi en contactant tous les présidents de la République... La vérité, on la connait, mais il faut que ce soit l'État qui nous dise : oui, effectivement, on a fait une erreur. La justice a déjà reconnu.

Mathieu Paoli Président de l'association des victimes du crash de la Caravelle Ajaccio - Nice

Mathieu Paoli Président de l'association des victimes du crash l'affirme, la juge a reconnu que l'on ne pas nier le tir de missile ce jour-là.

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Chaque année, les commémorations à Nice et en Corse sont organisées avec les élus et les familles de victimes. ©Daniel Gerner FTV

Ouverte il y a dix ans, l'enquête pour "dissimulation de documents et recel de preuves" touche quant à elle à sa fin. 

Aujourd'hui, la thèse officielle d'un incendie à bord fait place à celle, évoquée depuis le début de l'affaire, à celle d'un tir de missile accidentel de l'armée française.

"On a tiré le missile avant le crash"

Des témoignages récents appuient en outre la théorie d'un tir de missile sur l'avion. En 2022, un documentaire diffusé sur France 2 révélait le témoignage de Jean-François Saint-Perrier, un militaire qui se trouvait à bord d'un lance-missiles Suffren de la marine française, stationné à Toulon le jour du drame, et qui accréditait la théorie d'une collision entre la Caravelle et un missile.

"On a tiré le missile avant le crash. Je peux être catégorique parce que j’y étais. Un quart d’heure après, on nous a dit d’aller sur les lieux parce qu’une caravelle s’était crashée. Nous y sommes allés pour retrouver des rescapés et récupérer des débris", confiait alors l'ancien matelot.

La frégate lance-missiles Suffren a été mise à flot le 15 mai 1965, elle a été admise au service actif le 20 juillet 1968, soit quelques semaines avant le crash de la Caravelle.

La Marine a d'abord affirmé que le navire était à quai, mais pour cet ancien membre d'équipage, cette version est erronée. 

Les acteurs de cette tragédie ont pour la plupart aujourd'hui disparu, empêchant la tenue d'un procès. 

Une plongée autour de l’épave de l’avion, située à 2 300 mètres de profondeur au large d'Antibes, avait été demandée par l'association des victimes en 2014 puis en 2020, sans succès.

Selon France 3 Corse, les avocats des familles des victimes ont écrit à la juge d’instruction en charge du dossier : ils demandent notamment de repêcher la carlingue de l’avion. Reste à savoir désormais si la juge d'instruction en charge du dossier accédera ou pas à cette demande. Elle dispose d'un mois pour répondre aux avocats des familles.

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