Affaire Legay: suspension à Nice d'un policier soupçonné d'avoir renseigné Mediapart

Un policier des Alpes-Maritimes, soupçonné d'avoir été la source d'une journaliste Mediapart dans l'affaire entourant les violences commises contre une manifestante de 73 ans à Nice en 2019, a été suspendu, a-t-on appris auprès de la police nationale.

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Ce policier de la Direction départementale de la sécurité publique (DDSP) a été suspendu pour des faits de violation et recel du secret professionnel, en lien avec les révélations de Mediapart, a-t-on précisé de même source, confirmant des informations du média en ligne et de Nice-Matin.
    
Le 23 mars 2019, Geneviève Legay, 73 ans, militante d'Attac et de nombreuses autres causes avait été grièvement blessée durant une charge de police lors d'une manifestation interdite sur une place de Nice, en soutien aux "gilets jaunes", à la veille d'une visite du président chinois.
 

Procureur muté

    
Le procureur de Nice avait d'abord démenti tout "contact" physique de la part des forces de l'ordre, des propos repris par Emmanuel Macron. Puis le magistrat avait reconnu qu'elle avait été poussée par un policier, suite à l'exploitation d'images de vidéosurveillance.
    
Le procureur a depuis été muté à la cour d'appel de Lyon fin 2019. Et l'enquête sur les violences, dans laquelle un policier sur le terrain a été mis en examen, a aussi été dépaysée à Lyon où Mme Legay, convalescente, a été entendue.
    
Ses avocats ont demandé que l'enquête remonte toute la chaîne de commandement mais n'ont dans l'immédiat pas pu avoir accès au dossier. "On est dans l'opacité, la juge d'instruction de Lyon ne répond pas à nos demandes, ce qui est illégal", a indiqué vendredi Me Arie Alimi.
 

Journaliste convoquée 4 fois

    
La journaliste de Mediapart ayant enquêté sur l'affaire a en revanche été convoquée quatre fois en 18 mois par l'IGPN pour répondre à des questions de la police des polices concernant ses sources. 
    
"Le but de cette manoeuvre est de donner toute latitude à la police pour rechercher l'auteur principal du délit dont nous serions les receleurs, c'est-à-dire nos sources", a déploré début mai la jouraliste Pascale Pascariello, dénonçant "un climat de pression sur notre profession et d'intimidation vis-à-vis de nos sources".
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