Il a arrêté sa carrière il y a trois ans. Mais il n'a rien perdu de ses réflexes. Guillaume Néry signe une sacrée performance à Villefranche-sur-Mer dans le cadre d'une compétition, le Nice Abyss Contest en descendant à 105 mètres. Pas de combi, mais juste un maillot pour l'occasion !
Même pas froid, et même pas peur !
Guillaume Néry est un champion, il l'a maintes fois prouvé. Né le 11 juillet 1982 à Nice, il est spécialiste de la plongée en poids constant ( c'est-à-dire sans gueuse avec juste des palmes), avec plusieurs sacres de champion du monde.
En 2015, il décide de tout arrêter après une plongée la plus profonde de l’histoire à −139 m qui a failli lui coûter la vie. Trois ans après, à Villefranche-sur-Mer, le voilà qui descend à 105 mètres de profondeur, avec un maillot de bain donc pas de combi. Son temps : 3 minutes et 10 secondes pour un aller retour avec de la houle et du vent.
Pour voir sa descente : cliquez ICI !
A l'AFP, il déclare
J'étais extrêmement à l'aise dans les profondeurs. Tous mes réflexes de compétiteur sont revenus. J'ai retrouvé cette capacité de détachement par rapport au choc du froid. Le froid n'a pas du tout été un problème.
A France 3 Côte d'Azur, à l'entraînement, il explique qu'en apnée, quand on arrive à être parfaitement détendu, la pression qui peut écraser n'est pas vécue comme une douleur mais plutôt comme une protection, comme une enveloppe. On se send faire partie de la mer, comme une ptite goutte d'eau au milieu de l'océan.
Une nouvelle carrière
Désormais dédié à la production de films, le Niçois s'était lancé il y a seulement deux mois dans ce projet expérimental de plonger en maillot dans des eaux froides et très profondes. Il a souhaité en faire un clin d'oeil à l'apnéiste de légende Jacques Mayol, le premier à franchir les 100 m (105 m en 1983 en combinaison) et qui a inspiré le film "Le Grand Bleu", sorti il y a 30 ans.
Je voulais plonger à la manière des puristes, des pionniers. Ca m'a fait du bien, retutoyer les profondeurs. Je n'ai rien perdu. Tout était là, en moi
souligne Néry, auteur de 4 records du monde en combinaison (dont le dernier à 113 m en 2008).
Il avait atteint les 100 m officiellement pour la première fois de sa carrière en 2006. Il y a deux jours, à l'entraînement, il était déjà allé à 105 m. "Aujourd'hui j'ai juste répété ce que j'avais fait en petit comité. Je voulais avoir la certitude que je pouvais le faire". Pleinement satisfait, Néry entend poursuivre à l'avenir dans cette voie "expérimentale".