Le 29 octobre 2020, l'attaque au couteau avait fait 3 victimes. Le parquet national anti-terroriste a donné son réquisitoire. Un procès devrait avoir lieu fin 2024 devant la cour d'assises spéciale à Paris avec un seul homme dans le box des accusés.
Trois ans après le triple assassinat de la basilique Notre-Dame à Nice, le parquet national anti-terroriste (Pnat) a rendu son réquisitoire.
L'accusé, Brahim Aouissaoui, un Tunisien âgé de 24 ans au moment des faits, sera renvoyé devant la cour d'assises spéciale à Paris.
Le procès devrait se tenir en 2024 avec un seul homme dans le box des accusés, le parquet ayant écarté toute trace de complicité.
Mais pas de date précise pour l'instant, car le processus judiciaire n'est pas complètement terminé. Les juges d'instruction doivent encore rédiger l'ordonnance de mise en accusation.
L'accusé pourrait encore faire appel de l'ordonnance de renvoi devant la chambre d'instruction de Paris.
Ce qui pourrait retarder le procès de 3 ou 4 mois.
L'assassin présumé n'a toujours pas expliqué son geste
Dans son réquisitoire définitif signé le 7 septembre, le PNAT relève la "détermination du dessein mortifère" et le "caractère terroriste des faits".
Brahim Aouissaoui a, lui, affirmé tout au long des investigations n'avoir conservé aucun souvenir des faits.
Il dit qu'il ne se souvient de rien, depuis les coups de feu qu'il a reçus (il a été plongé dans un coma profond suite à ses blessures) et le Covid qu'il a contracté.
Une amnésie qui ressemble depuis le début à une stratégie de défense.
Même si l'accusé, lors de son dernier interrogatoire, dit vouloir être jugé le plus rapidement possible.
David Rebibou, est l'avocat d'une des parties civiles. Il représente la famille de la défunte Simone Barreto Silva et explique pourquoi il n'y aura qu'un seul accusé :
"Il n'y a pas les éléments qui permettent de caractériser cette infraction-là. Il y a eu de multiples commissions rogatoires qui n'ont pas été à la hauteur des espérances car certains pays n'ont pas coopéré et donc le parquet demande d'en tirer les conclusions et de ne renvoyer que le terroriste et que pour les faits d'assassinat".
David Rebibou, avocat d'une des parties civiles
La Tunisie n'aurait pas voulu donner toutes les informations. Une non-coopération qui n'étonne pas l'avocat : "depuis "la révolution de Jasmin", les cellules islamistes sont assez actives et protégées en Tunisie. On a pu établir qu'il y avait eu des discussions mais pas d'actes qui prouvent une véritable complicité."
Sur le silence de l'accusé, il précise que lors de conversations au parloir, Brahim Aouissaoui, n'a pas de problème de mémoire.
Il semble, d'après le dossier d'instruction, qu'il se vante d'avoir commis ces infractions. Car lors de sa détention, le terroriste présumé a été mis sur écoute.
Une pratique fréquente, selon l'avocat, dans ce type d'affaires, "des moyens exceptionnels pour des actes d'une exceptionnelle gravité."
Pour des raisons de proximité et de coût, les familles des victimes auraient préféré que le procès se déroule à Nice. Qu'attendent les proches des victimes de ce procès ? L'avocat répond :
Ce procès sera l'occasion pour les proches d'entamer un nouveau processus de deuil. Ils n'attendent rien, ni même des explications qui pourraient être données car aucune explication ne pourra être entendue ni comprise dès lors que ce sont des victimes innocentes. Ils attendent une condamnation mais sans espoir d'une compréhension.
David Rebibou, l'avocat d'une des parties civiles.
Un procès qui pourrait durer 6 semaines car, contrairement à l'attentat du 14 juillet à Nice, il y a un seul accusé, peu de témoins et peu de parties civiles.