Attentat du 14 juillet 2016 à Nice : des policiers et de nouvelles parties civiles entendus sur le dispositif de sécurité

L’instruction niçoise sur d’éventuelles failles de sécurité le soir du 14 juillet 2016 est-elle en train de connaitre un coup d’accélérateur au lendemain du procès pénal sur le volet terroriste ? Les juges en charge du dossier entendent de nouvelles parties civiles depuis le début de l’année, mais aussi des policiers, primo-intervenants le soir de l’attentat. Avec encore de nombreuses questions en suspens.

Ils n’avaient jamais été entendus jusqu’à présent. Pourtant, acteurs du dispositif de sécurité, en première ligne le soir du 14 juillet, ayant parfois même ouvert le feu sur le terroriste, ces 7 policiers municipaux et nationaux n’avaient pas livré leur récit aux juges d’instruction en charge de l’enquête sur d’éventuelles failles dans la sécurisation de la Promenade des Anglais.

Mais après avoir entendu leur témoignage devant la cour d’assises spéciale de Paris, sur le volet terroriste, des parties civiles ont demandé à ce qu’ils soient convoqués à Nice, sur le volet sécuritaire.

Selon nos informations, au moins deux d’entre eux ont déjà été auditionnés, les autres doivent l'être dans les prochains jours. 

La peur d’un non-lieu

C’est que du côté des victimes, on s’inquiète de voir cette instruction aboutir à un non-lieu. Des victimes de plus en plus nombreuses à se constituer parties civiles à Nice. Le procès parisien a été pour elles un déclic. Mais elles savent qu’il reste encore de nombreuses questions en suspens.

Faut-il dépayser cette instruction ?

C’est une des demandes qui a émergé ces dernières semaines. Par peur d’une collusion entre pouvoir politique et judiciaire, certaines victimes veulent demander que l’instruction soit confiée à une autre juridiction que celle de Nice.

Faut-il demander une requalification pour homicide involontaire ?

L’enquête a initialement été ouverte pour mise en danger de la vie d’autrui. Mais pour considérer que des responsables de la ville ou de l’État ont failli, il faut prouver qu’il y a eu de leur part « violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité ou de prudence ». Pour le moment, Christian Estrosi, actuel maire de Nice, Philippe Pradal, maire de Nice au moment de l’attentat (tous deux auditionnés lors du procès parisien), et Adolphe Colrat, ancien préfet des Alpes-Maritimes, ont été entendus comme témoins assistés dans la procédure niçoise. C’était en 2019.  Certains avocats estiment que le chef d’homicide involontaire serait plus approprié pour envisager d’éventuelles mises en examen. 

À Paris, les parties civiles ont été nombreuses à dire que, selon elles, justice ne serait pas totalement rendue sans un procès sur le dispositif de sécurité. Un sujet qui s’est invité dans le procès terroriste, durant les 3 mois d’audience.

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