Christian Estrosi annonce ce 29 août vouloir saisir le procureur après la publication sur Instagram d'une photo du camion qui a fauché 86 personnes. L'image est accompagnée de propos haineux. Le maire de Nice en appelle à la responsabilité des diffuseurs. Le Procureur de Nice vient d'ouvrir une enquête pour apologie du terrorisme.
À moins d'une semaine du début du procès de l'attentat de Nice, le maire de Nice Christian Estrosi saisi la justice pour condamner des propos portant atteinte à la mémoire des victimes.
Ce 28 août, un internaute a publié en story sur Instagram une photo du camion qui a fait 86 morts et plus de 800 victimes directes ou indirectes le 14 juillet 2016, accompagné d'une légende : "Nissa merda, 80 fachos disparus".
Le maire de Nice dénonce ces mots :
Sur son compte Twitter il avait déjà dans un premier temps parlé de : "des messages ignobles" et en avait appelé à la responsabilité des diffuseurs.
Son message est accompagné d'une capture des stories dénoncées :
"C'est triste et désolant" déplore Célia Viale, membre de l'association de victimes "Promenade des anges". "Ces mots ne méritent ni notre attention ni notre énergie, que l'on consacre quotidiennement à notre reconstruction".
Pour les familles de victimes, les longues semaines du procès à venir s'annoncent éprouvantes. Dans ce contexte d'appréhension, Célia Viale rappelle son seul objectif : comprendre ce qu'il s'est passé ce soir du 14 juillet 2016.
"Ces mots sont scandaleux, j'espère qu'ils seront punis par la justice, mais ce n'est pas notre combat. Notre combat, c'est de savoir quelles ont été les failles sécuritaires ce soir-là".
Célia Viale, membre de l'association de victimes "Promenade des anges".
Jean-Claude Hubler, président de "Life for Nice", une autre association de victimes de l'attentat du 14 juillet 2016, entend quant à lui s'emparer de la question des réseaux sociaux.
"Il est hors de question de laisser passer ça. Dès que j'ai vu la photo, j'ai envoyé un mail au procureur de la République de Nice pour qu'il me guide dans la démarche à suivre. J'ai également porté plainte contre X."
Pour Jean-Claude Hubler, la pire chose à faire serait de passer sous silence ces propos. "C'est grave. La médiatisation de cette plainte permet de ne pas minimiser les faits. Il faut que le ou les auteurs de ce post répondent de leurs actes"
Le procureur de la République de Nice, Xavier Bonhomme, a quant à lui indiqué avoir saisi pour enquête la police judiciaire de Nice du chef d'apologie du terrorisme.
Le procès de l'attentat doit s'ouvrir le 5 septembre prochain et durer trois mois.
Rappel du contexte
Le 5 septembre 2022, à 14 heures, débutera à Paris devant la cour d'Assises spéciale le procès de l'attentat du 14 juillet sur la Promenade des Anglais à Nice. L'attaque a fait 86 morts et plusieurs centaines de blessés.
L'assaillant, Mohamed Lahouaiej Bouhlel ayant été abattu au volant du camion, la justice examinera les responsabilités de huit personnes de son entourage, ou des intermédiaires dans le circuit des armes qui lui étaient destinées. Trois personnes seront jugées pour association de malfaiteurs terroriste criminelle, cinq autres, pour lesquelles l'information judiciaire n'a pas pu démontrer qu'ils avaient eu connaissance de son projet d'attaque terroriste, pour association de malfaiteurs et infraction à la législation pour les armes.
A ce jour 865 victimes directes ou indirectes, physiques ou psychologiques, se sont constituées parties civiles et auront donc la possibilité de témoigner devant la cour. D'autres pourront le faire à l'ouverture du procès.