La journée d'hommage aux victimes de l'attentat s'est achevée par un concert de l'orchestre philharmonique de Nice et l'illumination de la promenade des Anglais par 86 faisceaux lumineux.
Le soir du 14 juillet, de nombreuses personnes sont venues photographier "l’Ange de la baie", sur la promenade des Anglais, à Nice. La sculpture imaginée par Jean-Marie Fondacaro a été dévoilée le 14 juillet à 15h30.
Au loin, des notes jouées par l’orchestre philharmonique de Nice parviennent aux oreilles des passants. Le concert, donné en hommage aux victimes, a eu lieu à 21 heures, sur la place Masséna.
Pour ce jeune Niçois, venu avec sa petite amie, la statue évoque des souvenirs douloureux. "Moi je n’étais pas à Nice le 14 juillet 2016, j’étais à Roquebrune mais par contre ma mère était sortie ce soir-là, j’ai essayé de la contacter pendant une heure et je n’arrivais pas à la joindre", raconte-t-il.
Certains ont parfois effectué un long trajet pour venir l’admirer : "Nous on est venus de Lyon, on voulait la voir", confie une femme accompagnée de son mari. "Ca me provoque beaucoup d’émotions, je pense aux parents, aux proches, à toutes ces vies brisées…".
Haute de 4 mètres de haut et située à l'endroit exact où le camion a arrêté sa course, il y a six ans, la statue en aluminium était éclairée par les lumières de la ville et la pleine lune. Elle inspire à chacun des sentiments différents : "moi je vois un ange", "pour moi ça évoque la liberté, l'idée qu'il faut se battre, continuer à vivre", confient des passants.
Pour certains habitants de la région, c’est aussi une des premières fois qu’ils remettent les pieds sur cet axe passant endeuillé. "On ne vient plus sur la Prom’ ni pour se promener, ni pour aller à la plage, c’est terminé. On est des vrais Niçois, je pense que les vrais Niçois ne viennent plus", explique un couple venu assister à la cérémonie d’hommage.
La promenade illuminée
A 22h34, 86 faisceaux lumineux ont éclairé la promenade des Anglais, en mémoire des victimes de l’attentat.
"C’est magnifique ! Je souhaite que nos morts puissent apprécier cela, se dire qu’on est là, qu’on pense toujours à eux", confie une survivante de l’attentat venue exprès de Montpellier. Elle est en ce moment hospitalisée en clinique pour des troubles post-traumatiques.
"Quelque chose en moi est parti. Je ne peux plus venir, moi j’avais un appartement à Nice. Je l’ai vendu en 2018, je l’ai même bradé… C’est une boucherie humaine ce que l’on a vu. J’ai coupé mon écharpe pour faire des garrots", raconte cette femme, qui s’est portée partie civile au procès qui débutera le 5 septembre, à Paris.
La vie d'après
Ornella Zanca, 18 ans, est aussi une survivante de l'attentat. Elle avait 12 ans au moment des faits.
"Je n'ai pas eu de transition entre l'enfance et l'adolescence, j'ai dû grandir rapidement avec le soutien de ma mère qui a toujours été là malgré son combat de son côté, parce qu'on a toutes les deux des traumatismes différents", raconte la jeune femme.
Aujourd'hui, elle veut passer son Bac et poursuivre ses études. "Mon rêve c'est d'être experte comptable, explique la jeune Niçoise. J'ai une grande capacité avec les chiffres".
Ornella Zanca souhaite aussi avoir des enfants. "Quand je serai maman, je leur expliquerai ce qui s'est passé dans ma vie, projette-t-elle. Pourquoi maman n'a pas envie d'aller au 14 juillet, pourquoi elle est triste en apprenant cette date... je n'aurai pas honte de leur en parler".
La jeune femme, qui a verni ses ongles de toutes les couleurs, garde espoir : "la vie est magnifique", conclue-t-elle.