Il y a un an la justice avait autorisé des tests ADN pour identifier avec certitude les organes prélevés sur les corps de victimes décédées le soir du 14 juillet 2016 sur la Promenade des Anglais. Les familles concernées ont rendez-vous le 12 décembre prochain au Parquet antiterroriste à Paris pour prendre connaissance des résultats.
"Peut-être la dernière ligne droite, et la fermeture définitive des tombes en 2023 ?" C'est par un message posté sur le réseau social X (anciennement Twitter) que Thierry Vimal a révélé que les résultats des tests ADN pratiqués sur les organes de plusieurs victimes de l'attentat du 14 juillet 2016 à Nice seraient bientôt connus.
Tests ADN sur les organes prélevés par la médecine légale au lendemain de l'attentat du #14juillet2016 à Nice : le #PNAT nous convie à une réunion de présentation des résultats. Peut-être la dernière ligne droite, et la fermeture définitive des tombes en 2023 ?
— Thierry Vimal (@VimalThierry) November 23, 2023
Dans les jours qui ont suivi l'attentat perpétré sur la Promenade des Anglais, le parquet national antiterroriste (PNAT) avait autorisé des autopsies sur les corps de quatorze victimes. En tout, 173 organes ont ainsi été prélevés... et placés sous scellés, sans forcément en informer les proches.
Le premier combat de certaines familles aura été d'obtenir la restitution de ces organes. Mais pour une partie d'entre elles, un terrible doute persistait : les organes qu'on allait leur restituer seraient-ils bien ceux de leurs défunts ?
Quatre familles dans l'attente
C'est le cas de Anne Gourvès, l'ex-compagne de Thierry Vimal et maman d'Amie, décédée des suites de ses blessures à l'hôpital. Sur le PV d'autopsie, sa fille y est décrite comme une jeune femme d’une vingtaine d’années, alors qu'elle n'avait que 12 ans.
Lors du procès de l'attentat du 14 juillet, qui s'est tenu il y a un an à Paris, elle en avait fait son principal combat et avait obtenu gain de cause.
En décembre 2022, la justice reconnaissait sa responsabilité dans des souffrances "irréparables", autorisait la restitution des organes pour les familles qui le souhaitaient, et la réalisation de tests ADN pour celles qui voulaient d'abord avoir la certitude qu'il n'y ait pas de confusion sur les identités. Selon nos informations, quatre familles ont fait cette demande.
Thierry Vimal espère que l'invitation du parquet antiterroriste viendra mettre un terme à une insoutenable attente pour les familles endeuillées.
J'ai pleuré pendant le procès, lorsqu'on nous a annoncé la restitution des organes. Je me suis dit : ça y est, on est au bout, c'est fini. Mais c'était il y a plus d'un an, et ça n'est toujours pas fini.
Thierry Vimal, père d'Amie, décédée le 14 juillet 2016
C'est un laboratoire basé à Nantes qui a été chargé de l'identification des organes. Les familles ont d'abord donné leur ADN.
Au printemps dernier, il a été établi qu'il correspondait au dossier d'autopsie des défunts. Il fallait ensuite comparer ces profils génétiques avec les organes mis sous scellés. Le processus a duré plus longtemps que prévu. Le 10 décembre prochain, le laboratoire communiquera les résultats définitifs au parquet antiterroriste, qui laisse le choix aux familles de le recevoir par correspondance ou d'assister à une réunion le 12 décembre.
"Je vais y aller avec une appréhension des résultats" nous a confié Thierry Vimal. "À chaque fois on croit que le dénouement est là, et à chaque fois, il n'est pas là, alors j'évite de me réjouir trop vite".