Au Salon International de l'Agriculture, les éleveurs de la région Paca, entre opportunités et attentes diversifiées

Au Salon International de l'Agriculture, ce sont 1000 mètres carrés d'espace pour les 6 départements de la région Provence Alpes Côte d'Azur qui sont utilisés par les professionnels, ainsi qu'un stand de 200 mètres carrés. Une première pour ces producteurs. Quelles sont les attentes, les opportunités pour les agriculteurs de la région au territoire agricole si spécifique ?

Ce mardi 27 février 2024, inauguration du stand Provence-Alpes-Côte d’Azur au Salon International de l'Agriculture, sous le nom de Région Sud. Le maire de Nice, Christian Estrosi, s'est rendu sur place, tout comme le président du Conseil départemental, Charles Ange Ginésy, ou le préfet des Alpes-Maritimes.

Au-delà de la - très médiatique - image de la plus grande ferme de France, comme on aime à le surnommer, le Salon a ouvert ses portes dans un contexte très tendu, très conflictuel le week-end dernier.

Irritation et ressentiment

Depuis plusieurs semaines, la colère gronde dans le monde agricole. L'expression de ce ras-le-bol a traversé les portes de Paris Expo. En témoigne l'accueil réservé au chef de l'État samedi dernier lors de l'ouverture inaugurale. 

Le président de la République a inauguré sous les huées le Salon de l’agriculture. Un samedi historique où Emmanuel Macron a dû prendre des engagements après un débat serré avec les représentants des syndicats agricoles.

Et la région Paca dans tout ça ? 

La Confédération Paysanne ou la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles des Alpes-Maritimes sont présentes au Salon.

Nous sommes allés au Salon en petit comité. Cette année, on a réduit la voilure. La forte mobilisation a consommé des moyens, de l'énergie et puis nous devons continuer à faire tourner nos exploitations. Il y a du travail à rattraper.

Jean-Philippe Frère, Président de FDSEA 06

Pour la Fdsea 06, le Salon de l'Agriculture est d'abord un moment fort de l'année. Il y a le concours général agricole avec ses récompenses. En Paca, la ruralité, le terroir sont représentés notamment avec les olives, le vin ou encore l'apiculture.

Il est certain que l'état d'esprit est différent cette année.

L'accueil chahuté du président, c'était un minimum... Il n'est pas le seul à incriminer, car le malaise ne date pas d'hier, mais la marmite boue depuis trop longtemps. Le problème de l'eau, le foncier, ça fait 15 ans qu'on demande des choses.

Jean-Philippe Frère, Président de la FDSEA 06

Du côté de la Confédération Paysanne, le porte-parole en Paca, Yannick Becker, n'est pas dupe non plus. 50 ans de mauvaise politique agricole ne vont pas se régler en trois semaines. En revanche, les annonces sur les certifications sont attendues avec impatience.

Ce que l'on défend, c'est de pouvoir exercer son métier sans être noyé sous la paperasse. Le dossier de la prédation nous importe aussi beaucoup. On a été bien consultés par les préfets, il y a de quoi avancer. Cependant, la tension reste palpable, la crise n'est pas réglée.

Yannick BECKER, Porte-parole de la Confédération Paysanne Paca

Par contre, les simplifications pour les installations "industrielles" inquiètent la Confédération Paysanne qui est également très déçue de l'abandon de l'agroécologie, son principal outil de travail.

Pour Yannick Becker, l'annonce des prix plancher doit rendre le projet doit équitable pour tous. Cette contractualisation doit aussi être appliquée aux produits importés. Quant au nouveau plan loup, très concernant, le budget est infime.

Pour l'instant, il y a pas mal d'engagements, de grandes phrases, mais le diable est caché dans les détails. Je repars du Salon dans l'expectative, mais enfin on nous écoute.

Yannick Becker, Porte-parole de la Confédération Paysanne Paca

La section ovine

La Maison Régionale de l’élevage est aussi de la fête avec son stand qui accueille notamment des responsables de la section ovine.

Michel Pelestor, président de la section ovine à la Maison Régionale de l'élevage, considère que ce Salon 2024 n'est pas la maison des pleurs.

Le Salon permet une prise de conscience du mal être à la ferme, l'idée c'est de vivre de nos productions. Par ailleurs, pour nous le plus gros problème c'est la prédation

Michel Pelestor, Président de la section ovine à la Maison Régionale de l'Elevage

L'idée, c'est d’être malgré tout positif, car c'est "leur" Salon. Le secteur ovin s'apprêtait d'ailleurs à recevoir un premier prix pour l'agneau label rouge "IGP Sisteron" ce mardi 27 février. Tout leur travail se résume là. De la qualité malgré les difficultés.

C'est une belle promotion pour la production Paca. Ça rassure le public et ça aide au maintien d'un état d'esprit favorable aux requêtes.

Au Salon, on parle de nos métiers en direct. On explique, on communique pour dire, oui il y a des tracteurs sur les rond-points, on n'est pas contents, mais on peut changer les choses.

Michel Pelestor, Président de la section ovine à la Maison Régionale de l'élevage

Beaucoup de choses sont à revoir, à codifier, mais ce qui ressort au final, c'est le besoin de légiférer sur la distorsion des normes. La loi Egalim serait alors inutile selon Michel Pelestor.

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